La gauche à l’épreuve de la crise

Après quelques jours d’interruption pour cause de repos estival, je reprends le fil de mes notes. En traitant, évidemment, de ce qui va constituer l’arrière-fond des campagnes de 2012 et confronte la gauche à des choix décisifs. Je veux parler de la crise financière. De fait, la réplique de la secousse de 2007-2008 était attendue… Décriés tels des oiseaux de mauvaise augure indifférents aux promesses mirifiques de l’avènement du nouveau capitalisme, nous fûmes cependant un certain nombre à la prédire, de sommets impuissants du G 20 ou de l’Eurogroupe en turbulences à répétition des Bourses… Elle s’est produite, au cœur d’un été baigné comme rarement d’angoisses et d’incertitudes… Et c’est le monde qui s’en retrouve à danser sur un volcan…

Le catalyseur de cette tourmente attendue aura été l’annonce, par l’agence Standard and Poor’s, de la dégradation de la note des États-Unis, de AAA à AA+. Un événement, en principe sans autre portée que symbolique, qui n’en aura pas moins provoqué quelque quinze jours de baisse consécutifs sur la place de Paris et au moins 7000 milliards d’euros volatilisés sur l’ensemble des Bourses, soit à peu de choses près l’équivalent de quatre ans de produit intérieur brut de la France. Ce à quoi tous les pouvoirs politiques, à commencer par celui de Barack Obama, auront répondu avec pour seul souci de ”« rassurer les marchés »”, de faire assaut de professions se foi se voulant vertueuses quant à leur intention de respecter l’orthodoxie néolibérale de la réduction à tout prix des déficits publics. Au prix de l’emprise, plus asphyxiante que jamais, des spéculateurs sur l’économie mondiale.

Il n’est que d’observer la rencontre Sarkozy-Merkel, à l’Elysée, le 16 août, pour prendre la mesure de l’abdication volontaire des gouvernements devant le fonctionnement littéralement fou de la planète finance. Hormis la vague évocation d’une taxation des transactions financières (on ne connaît ni son taux, ni les modalités par lesquelles l’ensemble de la zone euro pourrait s’y trouver impliquée), d’une fiscalité commune franco-allemande sur les entreprises (qui a de fortes chances de s’aligner sur celle d’outre-Rhin, bien plus basse encore que dans l’Hexagone) et d’un ”« gouvernement économique européen »” (qui se réduira à deux réunions par an, sous la présidence de l’évanescent M. Van Rompuy), rien n’en ressortit qui fût de nature à desserrer l’étreinte des marchés contre les peuples de notre continent. Bien au contraire, la mise en scène de la solidité de « l’axe franco-allemand » aura seulement délivré le signal d’un nouveau tour de vis de cette austérité entraînant le continent dans un absurde engrenage récessif, frappant de plein fouet classes populaires et classes moyennes, et interdisant de ce fait de comprimer si peu que ce soit la bulle de la dette.

Il paraît fort loin le temps, rappelé par Edwy Plenel dans un récent papier de ”Mediapart”, où notre président de la République, avec des accents quasi-révolutionnaires, assénait que ”« l’idée de la toute-puissance du marché qui ne devait être contrarié par aucune règle, par aucune intervention politique, cette idée de la toute-puissance du marché était une idée folle »”. Aujourd’hui, alors que nous frôlons en permanence le krach financier, c’est sur la seule orchestration d’un désastre social programmé qu’aura débouché le Conseil des ministres de ce 24 août.

L’ARNAQUE DU PLAN SARKOZY-FILLON

Dès le 10 août, ”Le Monde” avait donné le ton avec ce titre quelque peu hallucinant : « Très endettée, la France va devoir donner des gages aux marchés avec le budget 2012. » De fait, François Fillon vient de nous annoncer douze milliards d’euros d’économies budgétaires ou rentrées supplémentaires sur deux années. L’essentiel de la potion sera administré à la France d’en bas, à travers l’augmentation de la fiscalité indirecte sur certains produits, l’intensification de la Révision générale des politiques publiques (ce qui se traduira durement sur les missions de la fonction publique), ou encore la hausse des taxes sur les assurances complémentaires de santé (que les compagnies ne manqueront pas de répercuter sur les assurés sociaux).

Pour mieux faire passer la pilule, en cette année électorale où le pouvoir craint au plus haut point les réactions de l’opinion, on nous aura cependant joué la comédie de ”« l’équité »”. Les prélèvements sociaux sur le capital sont accentués aux marges (de 12,5% à 13,5%), tandis qu’une taxe sur le revenu des plus riches, à titre « exceptionnel » (pour les pauvres, la rigueur est toujours permanente), ne rapportera que… 200 millions. Ce qui permet, au passage, de faire oublier qu’aucun effort n’est demandé aux banques et que la « niche Copé » – consistant en une exonération d’impôt sur les sociétés des plus-values de cession de leurs filiales – est sciemment épargnée alors qu’elle représenterait, à elle seule, l’intégralité du programme annoncé ! Le ”business” a d’ailleurs accueilli avec un flegme éloquent le plan gouvernemental, à la manière du conseiller éditorial de ”La Tribune” écrivant, ce jeudi 25 août : ”« Nous sommes largement dans un exercice d’affichage. »” Il y a, en revanche, tout à redouter des suggestions d’un Alain Minc appelant, dans ”Le Figaro” et au nom du ”« trésor national »” que représenterait le AAA du pays, à une prochaine attaque frontale contre les dépenses de santé et celles des collectivités territoriales, ainsi qu’à l’augmentation de deux points du taux de la TVA. Nous voici prévenus sur ce que nous mitonne la Sarkozye pour les lendemains de 2012…

Un simple retour sur les quatre années écoulées suffirait pourtant à établir l’inanité pathétique de cette ligne de conduite. La dette, dont on nous répète à satiété qu’elle exige des sacrifices considérables de chacun si l’on veut la faire décroître, n’est nullement la résultante d’une quelconque insouciance des populations. Elle se sera considérablement creusée lorsque les États durent sauver les banques de la faillite dont les menaçaient leur âpreté aux gains, alors que depuis bien des années les gouvernements ne cessaient de multiplier les cadeaux fiscaux aux privilégiés. L’économiste Henri Sterdyniak résume parfaitement ce mécanisme dans l’excellent petit ouvrage des « Économistes atterrés », dont je ne saurais trop recommander la lecture : ”20 ans d’aveuglement, l’Europe au bord du gouffre” (LLL 2011). ”« Avant la crise,” écrit-il, ”les pays de la zone euro ne pratiquaient pas des politiques extravagantes de hausse des dépenses publiques ; au contraire, la part des dépenses publiques dans le PIB a diminué de 2,9 points entre 1997 et 2007. Cependant, la plupart d’entre eux ont mis en œuvre des stratégies de baisses d’impôts, et ce dans une situation de concurrence fiscale, puisque l’UE n’a pas adopté de politique d’harmonisation dans ce domaine. »” Et de décrire ce qu’il désigne à juste titre comme une ”« contre-révolution fiscale »” : ”« Beaucoup de pays ont supprimé l’impôt sur le patrimoine des ménages ; le taux moyen de l’impôt sur les sociétés a chuté de 37,5% à 26% sur la même période. »”

UNE DYNAMIQUE DEVENUE INCONTRÔLABLE

Plutôt que de s’attaquer à la racine du problème, de promouvoir une nouvelle répartition des richesses, de faire payer à leurs actionnaires les pertes des banques, de désarmer la spéculation au moyen de dispositifs de coopération restaurant la primauté de la volonté politique sur les dérives inhérentes à une loi du marché émancipée de toute règle, les dirigeants du monde capitaliste ont partout imposé aux citoyens des orientations budgétaires durement restrictives, impliquant coupes claires dans les dépenses sociales et destructions de services publics, orientations couplées à des baisses drastiques des salaires et pensions ainsi qu’à la réduction constante des ”« coûts du travail »” sous prétexte d’accroître la compétitivité des entreprises.

Au sein de l’Union européenne, cette logique se sera développée sous l’égide d’un modèle s’étant, depuis le traité de Maastricht, adapté aux exigences d’une Allemagne ayant su faire prévaloir sa position dominante à l’intérieur de la zone euro, donc ses intérêts économiques ou commerciaux, au prix de la généralisation de l’obsession néolibérale de soumission de toutes les nations à la discipline des marchés financiers. De l’incroyable clause de non sauvetage des États en difficulté (qui inspira encore, quoique sous une nouvelle forme, les annonces du sommet élyséen du 16 août), au pacte prétendant baser la compétitivité de l’Europe sur l’obligation d’inscrire dans les différentes Lois fondamentales la fameuse ”« rège d’or »” condamnant les peuples à l’austérité perpétuelle…

C’était, sans la moindre parade possible, se mettre à la merci de la finance et de ses brusques sautes d’humeur. À l’arrivée, se dessine progressivement une configuration que plus personne n’est en mesure de maîtriser. La spéculation incessante des milieux d’affaire sur des dettes souveraines dont ils sont les premiers responsables (on estime officiellement que l’endettement des pays de l’OCDE s’est accru de 25% depuis 2008). Des banques affichant, dans un tel contexte, des bilans insolents, deux ans à peine après avoir mis le globe au bord de la catastrophe (celui de BNP-Paribas était 40% plus important en 2010 qu’en 2006). Des pays attaqués, ceux du sud du continent, les plus vulnérables, contraints par les règles des traités en vigueur et le statut de la Banque centrale européenne, de se financer à des taux d’intérêt exorbitants auprès des établissements bancaires. Des agences de notation, aux critères d’autant plus suspects que l’on sait leurs liens aux entreprises et aux banques qu’elles conseillent, qui contribuent amplement à déterminer les taux d’intérêt sur les marchés obligataires, entretenant de cette manière les activités spéculatives. Des programmes d’austérité qui, outre leur inefficacité à affronter la crise financière, confrontent toutes les économies à la perspective d’une longue période de stagnation, voire d’une récession d’ampleur, ce qui en retour creusera implacablement les déficits publics. Et, comble de l’absurdité, des institutions financières qui, après avoir ardemment milité en faveur d’une rigueur impitoyable destinée à vider leurs bilans des dettes souveraines, s’effraient au constat que leurs exigences sont de nature à tuer la croissance.

Le pire est, peut-être, à venir : si la zone euro venait à éclater ; si, en lieu et place, se formait une petite Europe repliée sur les pays prétendument les plus vertueux au sens budgétaire du terme (Allemagne, Luxembourg, Belgique, Pays-Bas, Finlande et, peut-être, France) ; si cette bifurcation de l’histoire européenne engendrait (comme ce serait pratiquement inévitable) une tempête encore plus dévastatrice, aboutissant à rendre insolvables le reste de l’UE ; si tout cela provoquait en retour la rétraction des économies et capacités exportatrices des pays apparaissant actuellement les plus solides, à commencer par une Allemagne qui réalise la majeure partie de ses excédents commerciaux sur le continent…

QUATRE AXES POUR UNE POLITIQUE SIMPLEMENT À GAUCHE

Le réalisme, si du moins l’on veut arrêter cette spirale infernale autant que cataclysmique et remettre au pas la finance, impose des réponses radicales. Même pas, d’ailleurs, des mesures révolutionnaires mais, ”a minima”, des dispositifs volontaristes, que l’on pourrait résumer en quatre grands axes.

”1. Pour enfin désarmer les spéculateurs,” la taxation des transactions financières ; la réglementation rigoureuse des marchés de produits dérivés qui ont connu un essor délirant ces vingt dernières années (à commencer par ceux basés sur les matières premières et agricoles, ou encore les fameux ”credit default swaps”, censés assurer contre les défauts de paiement des États) ; la mise au pas des fonds d’investissement (”hedge funds” et fonds de ”private equity”) ou des agences de notation (dont il convient de casser le pouvoir de nuisance en interdisant leur activité de conseil et en créant des agences publiques établissant leur travail d’évaluation sur des critères d’utilité sociale et d’efficacité écologique).

”2. Pour faire dégonfler la bulle de la dette,” la redéfinition des missions de la BCE (en lui permettant, en premier lieu, de prêter directement aux États aux taux les plus bas) ; l’obligation faite aux banques comme aux institutions financières – et à elles seules – de payer le prix de leurs folies (les Islandais ont bien, après tout, par référendum et sans s’en trouver le moins du monde affaiblis, refusé d’acquitter la facture à leur place) ; l’annulation de l’ensemble des dispositions dont ont profité les plus riches comme les patrimoines les plus élevés, et l’instauration de fiscalités fortement redistributives (sans se dérober à des taux d’imposition confiscatoires sur les revenus ou les plus-values exorbitantes) ; autant de propositions sur la base desquelles pourrait être négociée une harmonisation fiscale progressiste à l’échelon européen.

”3. Pour relancer l’activité,” le refus du dogme de l’austérité, au profit de la réorientation des choix budgétaires vers une croissance soutenable, donc la demande sociale, la satisfaction des besoins populaires, le redéploiement des services publics, la relocalisation des emplois, un développement industriel respectueux des équilibres environnementaux.

”4. Pour affronter ce qui est devenu un authentique défi de civilisation” et pour en terminer avec les dynamiques de concurrences délétères ayant jusqu’alors dicter les décisions des gouvernements, la définition d’un nouveau modèle européen, fondé sur la coopération et la solidarité, encourageant la coordination des politiques macro-économiques, porteur d’un scénario global de sortie de la crise, encourageant les investissements porteurs d’avenir (ce qui n’ira pas sans replacer sous contrôle public les banques et les secteurs moteurs de l’économie).

QUI DIRIGE ? AU PROFIT DE QUI ?

Le moins que l’on puisse dire est qu’une large partie de la gauche apparaît tétanisée par le courage dont il leur faudrait faire montre. Naturellement, chacune rivalise de petites phrases enlevées à l’encontre des options gouvernementales. Sans doute, même le strauss-kahnien devenu « hollandais » Pierre Moscovici se croit-il contraint d’accuser le président de la République d’avoir ”« renoncé devant la pression allemande »” (que ne s’en est-il aperçu plus tôt, alors que l’effet mécanique du rapport des forces entre les deux premières puissances du continent n’aura cessé, depuis 1992, alors sous l’égide de François Mitterrand, d’adapter les traités européens aux exigences des classes dirigeantes d’outre-Rhin ?). Incontestablement, Henri Weber (dans son dernier ouvrage, ”La Nouvelle Frontière”, paru au Seuil) relève brillamment que ”« le monde a vu les dégâts du fondamentalisme de marché »”.

Sauf que, aux seules exceptions d’Arnaud Montebourg et, dans une moindre mesure, de Ségolène Royal, tous les responsables socialistes communient dans l’affirmation selon laquelle ”« la dette publique, c’est l’ennemi de la gauche »” (phrase de Moscovici, interviewé par ”Marianne”). Vous avez bien lu… La dette publique ! Pas l’austérité qui saigne à blanc des millions de travailleurs, de précaires, de jeunes, tout en anesthésiant l’économie ! Et son collègue Michel Sapin d’en rajouter : ”« La différence ne se fera pas sur la volonté de réduire le déficit, mais sur les moyens d’y arriver. »” Au moins, les choses sont claires. Jacques Julliard en sera certainement conforté dans le jugement qu’il émet dans le dernier éditorial de ”Marianne” : ”« Le PS dialogue avec les écolos ou les radicaux de gauche. Pas avec la CGT et la CFDT. C’est de là pourtant que viendrait sa crédibilité pour l’avenir. »” Cela ne fait, à mes yeux, que souligner le double défi, démocratique et social, que la gauche se doit de relever. Si elle veut, banalement, être la gauche et se mettre dans la meilleure situation pour l’emporter l’an prochain !

Défi démocratique, disais-je, dans la mesure où, sournoisement, les règles de la vie collective sont en train de muter, ici comme chez nos voisins. Qui s’est seulement inquiété, le 16 août, d’entendre M. Sarkozy et Mme Merkel surenchérir sur le fait que la fameuse ”« règle d’or »” étant décrétée immuable, les Parlements devraient désormais recevoir l’aval de Bruxelles avant de voter définitivement leurs budgets ? Qui a songé à relever le propos de M. Raffarin martelant, au cœur du mois d’août, qu’il existerait dorénavant une double source d’autorité : ”« Au fond, dans le passé, l’élection présidentielle dépendait d’un seul facteur : l’avis des électeurs. Maintenant l’élection présidentielle dépend de deux facteurs : l’avis des électeurs, mais aussi l’avis des prêteurs. (…) Pour que notre pays marche, il faut que certains lui prêtent de l’argent. Ce « certains », ce sont les fonds de pension, ce sont des retraités, ce sont des acteurs mondiaux, ce sont surtout des acteurs hors de France. Ces acteurs-là, ils ont leur avis sur l’économie française. (…) Il va falloir faire des promesses de bonne gestion, des promesses d’équilibre budgétaire, de rigueur budgétaire, de réformes. »”

Mesurons bien la portée de cette analyse. En quelques phrases, un ex-Premier ministre de la France, autrement dit un personnage qui fait référence dans le débat politique, vient d’anéantir la souveraineté du peuple, de liquider les fondements officiels de la République. Hier, c’était de Dieu que le despotisme prétendait retirer sa légitimité. Aujourd’hui, c’est de l’argent qu’une petite caste retranchée dans les fonds spéculatifs, les banques affairistes ou les institutions financières transnationales entend tirer son pouvoir de déterminer nos destins. La gauche, dont l’unique force provient du suffrage que lui accordent celles et ceux qui n’ont que leur travail pour richesse, se suiciderait à ne pas immédiatement reprendre le flambeau qui, aux origines de la tradition républicaine dans ce pays, ôta sa prééminence au cercle étroit des privilégiés de la naissance et de la fortune pour la confier à l’immense masse jusque-là enfermée dans la servitude.

Le défi social procède directement de cette remarque. Partout, du Chili à Israël, de la Grèce à la Tunisie, des pays entiers se transforment en chaudrons incandescents. Les conditions de déflagrations majeures s’y réunissent progressivement. Les « Indignés » s’avèrent un phénomène universel. Avec, toutefois, pour grande faiblesse qu’ils ne disposent d’aucun répondant politique, que les gauches traditionnelles les abandonnent à leurs colères et à leurs désarrois. Comme si, de ce côté aussi, la « main invisible » des marchés était considérée comme bien plus déterminante que celle, totalement visible, de puissances publiques voulant agir en fonction de l’intérêt général.

NOTRE BATAILLE DE CETTE RENTRÉE

En France, j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire ici, 2012 sera gagné ou perdu selon que le camp progressiste se montrera ou non capable de renouer avec les classes populaires. Pour proposer à ces dernières de se mobiliser autour du plan d’urgence requis pour sortir de la dépression, inverser les priorités économiques et budgétaires, initier une relance soutenable fondée sur la demande populaire, briser la tyrannie d’une oligarchie mondialisée. En aucun cas pour rivaliser avec l’UMP sur la meilleure méthode pour atteindre encore plus rapidement des déficits inférieurs à 3% du PIB. Encore moins pour accepter le principe de la « règle d’or » et promettre, tel Manuel Valls ou Jean-Michel Baylet, de l’appliquer au lendemain de 2012 sans Nicolas Sarkozy. Ni pour fustiger, à la manière de Laurence Vichnievsky, l’une des porte-parole d’Europe écologie, le souci d’Éva Joly de rester fidèle aux engagements pris face au grand mouvement de défense des retraites l’an passé.

Voilà la feuille de route de notre Front de gauche toute tracée… Mettre dans le débat politique les solutions de rupture qui relèvent désormais d’un réalisme incontournable. Dégager, comme en 2005, une majorité du pays pour les porter. Appuyer, ce faisant, les efforts du syndicalisme de combat, afin d’enclencher la contre-offensive indispensable aux provocations du sarkozysme. Faire bouger les lignes à l’intérieur de la gauche, en convaincant largement ses cadres, ses militants et ses électeurs qu’une nouvelle voie est possible autant que nécessaire, qu’elle est même la seule susceptible de défaire la droite en lui opposant une véritable alternative, l’objectif étant de construire le plus large rassemblement et de pouvoir gouverner avec l’appui du mouvement populaire. Nul doute que nous en débattrons aux journées « Remues-méninges à gauche », appelées par une kyrielle de personnalités et de responsables des formations du Front de gauche, qui s’ouvrent ce 26 août à Saint-Martin-d’Hères.

Christian_Picquet

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