Discours place de Stalingrad : “Faire front à gauche !”
En guise d’ultime contribution à la bataille pour en finir avec le sarkozysme, je mets ici en ligne le discours que j’ai prononcé ce soir, place Stalingrad, à Paris, à l’occasion du meeting du Front de gauche. Dernier succès d’une campagne qui n’en aura pas manqué, nous n’étions pas moins de 15 000 à ce rendez-vous. Décidément, le Front de gauche a un grand avenir…
« Mes Chers Amis, Mes Chers Camarades, vous voici de nouveau au rendez-vous… Comme toujours… Combatifs et déterminés à rendre coup pour coup, à relever l’insulte dont nous avons été l’objet…
« Eh oui ! Nous avons face à nous la droite la plus brutale et la plus arrogante que notre pays ait eu à subir depuis les années trente. Cette droite qui voyait hier la République comme ”« la Gueuse »” et qui, aujourd’hui, voit Monsieur Fillon oser dire (c’était à la Concorde), je le cite, qu’il entend suivre ”« le chemin tracé par nos rois »”. Cette droite qui traitait hier les ouvriers de ”« salopards en casquette »” et qui veut, aujourd’hui, briser les reins de leurs organisations syndicales. Cette droite qui disait hier qu’elle préférait Hitler au Front populaire et qui, aujourd’hui, dit préférer la fréquentation de la famille Le Pen à celle de la gauche. Cette droite qui répondait hier à la grande crise de 1929 par le chômage de masse et la guerre et qui, aujourd’hui, veut sortir du marasme où s’est de lui-même placé le capitalisme financier en imposant aux peuples un grand retour en arrière, au prix de l’effacement de soixante ans de conquêtes sociales. Cette droite qui, en toute circonstance, n’a jamais affiché d’autre volonté que de reprendre ce qu’elle a dû concéder au monde du travail. Comme il avait raison, ce syndicaliste espagnol, le 1er mai à Madrid, lorsqu’il constatait : ”« Ils veulent en finir avec tout, le travail, les droits, la dignité. »”
« Voilà bien au fond ce qui explique la hargne de Madame Parisot, et ce qui unifie nos adversaires, à l’échelle de toute l’Europe… Cette « union sacrée » que Madame Merkel, Monsieur Cameron, Monsieur Rajoy, Monsieur Monti ont formé autour de Nicolas Sarkozy pour tenter d’empêcher qu’il ne chute de son trône.
« Nous ne savons que trop ce qui se passerait si, par malheur, notre petit monarque hystérique venait à être réélu… Alors, dimanche, nul ne peut avoir la moindre hésitation : ce sera camp contre camp, droite contre gauche, classe contre classe, capital contre travail, élites contre peuple…
« Il nous faut donc finir le travail. Mettre Sarkozy à la retraite, sans lui demander s’il dispose de toutes ses annuités pour les loyaux services qu’il a rendus à l’aristocratie de l’argent ! Éliminer le danger mortel qui nous guette et faire reculer le poison de la peur et du racisme qu’il n’a cessé de répandre ! Et puisque l’intéressé nous a « menacés » de disparaître de la vie publique, l’occasion est trop belle de lui dire : « Dégage ! Bye-bye ! Bon vent… »
En guise d’ultime contribution à la bataille pour en finir avec le sarkozysme, je mets ici en ligne le discours que j’ai prononcé ce soir, place Stalingrad, à Paris, à l’occasion du meeting du Front de gauche. Dernier succès d’une campagne qui n’en aura pas manqué, nous n’étions pas moins de 15 000 à ce rendez-vous. Décidément, le Front de gauche a un grand avenir…
« Mes Chers Amis, Mes Chers Camarades, vous voici de nouveau au rendez-vous… Comme toujours… Combatifs et déterminés à rendre coup pour coup, à relever l’insulte dont nous avons été l’objet…
« Eh oui ! Nous avons face à nous la droite la plus brutale et la plus arrogante que notre pays ait eu à subir depuis les années trente. Cette droite qui voyait hier la République comme ”« la Gueuse »” et qui, aujourd’hui, voit Monsieur Fillon oser dire (c’était à la Concorde), je le cite, qu’il entend suivre ”« le chemin tracé par nos rois »”. Cette droite qui traitait hier les ouvriers de ”« salopards en casquette »” et qui veut, aujourd’hui, briser les reins de leurs organisations syndicales. Cette droite qui disait hier qu’elle préférait Hitler au Front populaire et qui, aujourd’hui, dit préférer la fréquentation de la famille Le Pen à celle de la gauche. Cette droite qui répondait hier à la grande crise de 1929 par le chômage de masse et la guerre et qui, aujourd’hui, veut sortir du marasme où s’est de lui-même placé le capitalisme financier en imposant aux peuples un grand retour en arrière, au prix de l’effacement de soixante ans de conquêtes sociales. Cette droite qui, en toute circonstance, n’a jamais affiché d’autre volonté que de reprendre ce qu’elle a dû concéder au monde du travail. Comme il avait raison, ce syndicaliste espagnol, le 1er mai à Madrid, lorsqu’il constatait : ”« Ils veulent en finir avec tout, le travail, les droits, la dignité. »”
« Voilà bien au fond ce qui explique la hargne de Madame Parisot, et ce qui unifie nos adversaires, à l’échelle de toute l’Europe… Cette « union sacrée » que Madame Merkel, Monsieur Cameron, Monsieur Rajoy, Monsieur Monti ont formé autour de Nicolas Sarkozy pour tenter d’empêcher qu’il ne chute de son trône.
« Nous ne savons que trop ce qui se passerait si, par malheur, notre petit monarque hystérique venait à être réélu… Alors, dimanche, nul ne peut avoir la moindre hésitation : ce sera camp contre camp, droite contre gauche, classe contre classe, capital contre travail, élites contre peuple…
« Il nous faut donc finir le travail. Mettre Sarkozy à la retraite, sans lui demander s’il dispose de toutes ses annuités pour les loyaux services qu’il a rendus à l’aristocratie de l’argent ! Éliminer le danger mortel qui nous guette et faire reculer le poison de la peur et du racisme qu’il n’a cessé de répandre ! Et puisque l’intéressé nous a « menacés » de disparaître de la vie publique, l’occasion est trop belle de lui dire : « Dégage ! Bye-bye ! Bon vent… »
« Dit autrement, il faut voter François Hollande, puisque le suffrage universel l’a mis en tête des candidats de gauche au premier tour.
« Mais le 7 mai, c’est une autre bataille qui commence. Pour nous, bien sûr, mais aussi pour la gauche tout entière. Car il faudra bien, à cette gauche, si elle l’emporte comme nous l’espérons, se montrer à la hauteur du défi qui se dessine déjà…
« N’en doutons pas, sur fond de faillite du modèle économique qui a plongé l’ensemble du continent dans l’austérité et la récession, la spéculation financière va reprendre de plus belle. Après la Grèce, l’Espagne, l’Italie, c’est la France qui va se retrouver dans le collimateur, car les fonds d’investissement vont vouloir punir le peuple français de son vote et lui faire plier l’échine devant les exigences des marchés. La droite haineuse que nous venons de voir à l’œuvre multipliera les provocations, flanquée de cette extrême droite fascisante qui s’est déjà placée en embuscade. Tous ceux-là se montreront d’autant plus agressifs que le messaga parti de France, avec la défaite de Sarkozy, sera ressenti comme un espoir et un encouragement au-delà de nos frontières. Il se trouve d’ailleurs que grèves et manifestations se développent dans toute l’Europe… Jusqu’en Allemagne, où l’entrée en action de centaines de milliers de salariés dit assez à quels désastres sociaux mène le fameux « modèle Merkel ». Ce modèle, souvenez-vous, qu’ils nous disaient vouloir généraliser à tous les pays…
« Ce serait, Mes Amis, une fatale illusion que de croire, dans un tel contexte, qu’il suffira de demi-mesures pour affronter une oligarchie décidée à ne rien abdiquer de ses prérogatives, pour briser les entreprises d’une droite qui ne reculera devant rien pour prendre sa revanche.
« Dès le 7 mai, il y aura besoin d’une politique déterminée à reprendre le pouvoir à la finance, à remettre la Banque centrale européenne sous contrôle public, à nationaliser nos grands établissements bancaires pour les regrouper dans un puissant pôle financier public, à même de récupérer la maîtrise du crédit. Il y aura besoin d’une remise à plat générale de la construction européenne, afin d’en finir avec le traité de Lisbonne et de replacer l’Europe sous la direction des peuples et à leur service. Il y aura besoin de mesures qui redonneront confiance aux travailleurs et à la jeunesse, en leur permettant d’accéder à de nouvelles et belles avancées sociales et démocratiques.
« Vous le voyez, le combat du Front de gauche a toutes les raisons de se poursuivre et de s’élargir.
« Avec Jean-Luc Mélenchon, durant la campagne de la ptésidentielle, nous avons mis dans le débat public les propositions qui correspondent à ce que nous estimons être l’intérêt de toute la gauche, si du moins elle veut être au niveau d’enjeux historiques.
« À partir de ces propositions, nous entendons de nouveau nous adresser à l’ensemble de la gauche, dans toutes ses composantes, ses responsables, ses militants, ses électeurs, pour leur poser cette simple question : ”« Ensemble, nous avons fait front à gauche pour chasser la droite du pouvoir… Maintenant, qu’allons-nous faire de notre victoire ? »”
« Notre programme, ”L’Humain d’abord”, trouve sa cohérence dans la perspective de la République sociale. Il est, en quelque sorte, l’héritage que nous reprenons de la Grande Révolution française, héritage qui a été résumé par les trois mots ornant le fronton de nos mairies : ”« Liberté, égalité, fraternité. »”
« La liberté d’abord… Par les droits nouveaux dont les salariés doivent pouvoir bénéficier pour pouvoir s’opposer à la rapacité des actionnaires… Ces droits qui sont au cœur de notre projet de VI° République !
« La liberté, par le droit des travailleurs sans papiers à échapper à la surexploitation grâce à leur régularisation générale.
« La liberté, par le droit des femmes à disposer de leurs corps, sans céder à l’ordre moral auquel veulent nous ramener la droite et l’extrême droite.
« La liberté, par l’abrogation de toutes les lois liberticides que le régime sortant a fait adopter durant cinq ans… Sans omettre la fermeture de ces sinistres centres de rétention qui insultent la plus élémentaire dignité humaine.
« La liberté, par l’extension de la citoyenneté à celles et ceux qui en sont exclus, alors qu’ils contribuent à la richesse nationale : ils doivent pouvoir voter au moins pour les élections municipales et européennes.
« L’égalité ensuite… Par les droits fondamentaux qu’il importe de rétablir de toute urgence : à une éducation de qualité, à une santé accessible à chacun, à un logement décent, à un travail stable et bien rémunéré, au lieu des petits boulots dans lesquels on prétend enfermer nore jeunesse.
« L’égalité par la redistribution des richesses, la taxation du capital au même niveau que le travail, l’instauration d’une fiscalité fortement redistributive, le plafonnement des rémunérations les plus élevées, l’objectif étant de récupérer les 195 milliards d’euros que la capital a, en 20 ans, dérobé chaque année au travail.
« L’égalité, par la nouvelle nuit du 4 Août dont ce pauys a maintenant besoin pour en finir avec les privilèges de la naissance et de la fortune.
« L’égalité, par le rétablissement du principe selon lequel les citoyens doivent être les maîtres de toute chose… Ce qui suppose que la citoyenneté entre à l’entreprise, que les salariés y deviennent de ce fait souverains, ainsi qu’y appelait déjà le grand Jaurès.
« L’égalité, grâce à la planification écologique, l’environnement appartenant à tous les êtres humains, rendant inadmissible son saccage par la course mortifère au profit le plus élevé et le plus rapide possible.
« La fraternité enfin… Par la primauté rétablie du principe de solidarité, contre les logiques de compétitivité à outrance et de concurrence de tous contre tous…
« La fraternité, par la prééminence reconquise de la puissance publique, attaquée de toutes parts par les vagues de marchandisation de tout ce qui représente une source de rapports juteux, alors qu’elle est la seule à même de garantir le respect de l’intérêt général.
« La fraternité, en empêchant que des emplois soient détruits par milliers, ce qui nécessite en premier lieu l’interdiction des licenciements boursiers, la réquisition des entreprises qui délocalisent, la possibilité donnée aux travailleurs concernés de se constituer en copopératives.
« La fraternité, en replaçant dans la propriété sociale tous les secteurs de l’économie qui correspondent à des besoins vitaux de la population… La gauche ne serait pas la gauche, si elle ne mettait pas fin immédiatement à la Révision générale des politiques publiques, afin de refaire du service public son grand instrument d’émancipation et d’aménagement des territoires au service de toutes et de tous.
« La fraternité, par le moyen offert à chacun de vivre dignement… Ce qui implique d’augmenter les salaires et les pensions, et de se servir à cette fin de ce levier que constitue le Smic… Ce n’est pas d’un « coup de pouce » symbolique qu’a besoin ledit salaire minimum, c’est d’être porté à 1700 euros, car nul ne peut vivre, se soigner, se loger avec moins !
« Voilà, Mes Amis, en quelques mots, la gauche dont notre peuple a besoin.
« À celles et ceux qui partagent nos idées, mais qui n’ont pas osé voter pour nous de crainte que Sarkozy n’échappe à la sanction qu’il mérite… À celles et ceux qui voient bien que nous n’avons pas barguiner cinq minutes pour prendre notre part à l’effort qui débarrassera la France de Monsieur Sarkozy… À celles et ceux qui constatent que nous n’avons pas d’autre ambition que de rassembler les forces vives de la gauche et le peuple sur la politique dont ils ont besoin… Nous disons : pour l’avenir, n’ayez plus de craintes. Une fois le sarkozysme éliminé, il n’y a plus de vote prétendument utile qui tienne.
« Donnez donc sa chance à la gauche, celle dont vous approuvez le programme et la détermination à porter jusqu’au bout ses objectifs et la volonté de changer la vie du plus grand nombre. Faites en sorte qu’au lendemain des législatives, des députés du Front de gauche en grand nombre puissent peser que la politique que mettra en œuvre la nouvelle majorité. Donnez votre voix aux candidates et candidats du Front de gauche, afin d’encourager les mobilisations populaires à se mêler du changement nécessaire. Car c’est d’un nouveau Juin 36 que nous avons besoin, afin qu’à la victoire dans les urnes succède la lame de fond qui saura imposer des avancées aussi marquantes que le furent les congés payés en leur temps.
« Dès lundi, vous l’avez compris, nous replongeons dans la mêlée.
« En guise de conclusion, je voudrais rappeler que cette année aurait dû voir célébré le tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau. Hélas, personne ou presque n’en parle. Sans doute parce que, pour les Importants qui nous dirigent, ce penseur est sulfureux. Avant Maximilien Robespierre et Karl Marx, il avait affirmé que l’inégalité politique résidait dans l’existence de privilèges pour quelques-uns seulement.
« Rousseau écrivait : ”« Les vrais besoins n’ont jamais d’excès. »” Ce serait le plus bel hommage que pourrait lui rendre le pays qui l’a vu vivre la majeure partie de son existence que de chasser le président des riches !