Sanofi : cesser de tergiverser !
Avec ténacité et détermination, les salariés de Sanofi se battent contre la suppression de 900 à 2500 emplois sur l’ensemble du territoire national. La direction de leur groupe ne peut pourtant s’abriter ni derrière des difficultés de l’entreprise, ni derrière une contraction du marché du médicament. Au contraire ! Elle réalise des milliards de bénéfices et vient de distribuer 3,5 milliards de dividendes à ses actionnaires. Les coupes annoncées dans les effectifs n’obéissent donc qu’à de pures logiques financières et, s’agissant plus particulièrement du pôle « recherche et développement » aujourd’hui menacé, elles préparent manifestement un démantèlement lié à un projet de restructuration internationale. Autant dire que le cas est symbolique : les menaces sur l’emploi et la vie de centaines de familles s’opèrent sur fond de ce processus de saccage industriel délibéré qui fut au centre de la séquence électorale du printemps.
Tout aussi symbolique est, à cet égard, le comportement du gouvernement. Les fortes déclarations du ministre du Redressement productif n’auront été suivies d’aucun acte concret, quoique le maire socialiste de Toulouse lui-même ait évoqué des ”« patrons voyous »” et appelé au vote d’une loi empêchant de tels ”« licenciements abusifs »”. Ces tergiversations auront, au final, permis à la direction de se jouer de la puissance publique autant que des salariés. Ainsi, le 10 octobre, aura-t-elle laissé Arnaud Montebourg annoncé un prétendu sauvetage du site de Toulouse, avant de démentir l’information le lendemain devant les représentants syndicaux réunis en comité central d’entreprise.
J ‘ai pu mesurer la colère de ces hommes et de ces femmes, dont le savoir-faire et la performance auront fait de Sanofi le géant que l’on sait, et qui se retrouvent présentement sacrifiés, avec mépris, à de prétendues exigences de ”« compétitivité internationale »”. Je les ais à plusieurs reprises rencontrés, d’abord sur le site de Toulouse à l’occasion d’une manifestation nationale, puis en rencontrant leurs organisations syndicales à l’Assemblée nationale, aux côtés d’André Chassaigne et Marc Dolez pour le groupe des députés du Front de gauche. Les derniers développements du conflit m’ont amené, le 12 octobre, comme conseiller régional de Midi-Pyrénées, à interpeller une nouvelle fois le gouvernement et la majorité parlementaire.
”« Cela fait des mois que la direction de Sanofi met ses salariés et la puissance publique devant le fait accompli de sa course à la distribution de dividendes monumentaux à ses actionnaires.”
”« L’annonce faite, le 10 octobre, par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, du sauvetage du site de Toulouse, vient ainsi d’être démentie à l’occasion du comité central d’entreprise du groupe.”
”« Le démantèlement de l’entreprise et, tout particulièrement, de son pôle « Recherche et développement », est donc toujours à l’ordre du jour, avec ses terribles conséquences sur les régions concernées et sur le développement industriel de notre pays.”
”« Il est plus que temps que la puissance publique prenne ses responsabilités.”
”« Élu de Midi-Pyrénées, je me suis à plusieurs reprises exprimé en ce sens, en participant aux manifestations des salariés ou devant l’Assemblée plénière du Conseil régional.”
”«Une loi doit être votée en urgence pour empêcher de telles suppressions d’emplois à visée boursière. De nouveaux droits doivent permettre aux salariés et à leurs organisations syndicales d’intervenir sur les choix de développement de leur entreprise. Un vrai et puissant pôle financier public doit permettre de libérer le crédit de la contrainte des exigences de rentabilité qu’imposent les marchés. Et la question est désormais posée de la mise sous contrôle public d’un groupe comme Sanofi, dans la perspective de construire un grand pôle pharmaceutique public, à même de soustraire à la cupidité des requins du privé un domaine essentiel pour la santé de nos concitoyens.”
”« L’heure est à l’action, pas aux tergiversations. »”