Stéphane Hessel, l’irréductible

Après la disparition subite de Stéphane Hessel, la France qui se sent héritière des combats pour la République et des innombrables batailles corollaires pour la justice sociale est en deuil.

Avec notamment le plus célèbre de ses ouvrages, ”Indignez-vous”, l’ancien résistant et déporté, le diplomate engagé était devenu le symbole d’une indispensable insurrection des consciences face aux ravages de la globalisation marchande et financière, au cynisme des oligarchies qui étouffe un peu partout la démocratie.

Par-delà des choix politiques que je ne partageais pas nécessairement, j’avais eu plaisir et honneur à côtoyer Stéphane Hessel dans de nombreux engagements, à commencer par celui visant à permettre au peuple palestinien de vivre en paix dans un État souverain au côté de l’État d’Israël.

C’est, à cet égard, avec un profond dégoût que je prends connaissance des tentatives de certains affidés des gouvernants israéliens actuels de discréditer un homme qui n’aura pas fléchi dans la défense de principes fondamentaux. Je lis ainsi ces lignes, sous la plume de Monsieur Prasquier, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France : ”« Il est vrai que nous étions stupéfaits par sa propension à grandir ou à laisser grandir par ses thuriféraires dévoués, le rôle qu’il avait tenu dans plusieurs événements importants de notre histoire ainsi que par la volonté des médias de ne pas relayer ses déclarations sur la bénignité de l’occupation nazie en France qui, émises par tout autre que lui, auraient soulevé l’indignation. »” Et je ne parle même pas de la réaction d’un groupuscule, dont le préfère taire ici le nom, qui n’hésite pas à franchir la ligne jaune de l’odieux : ”« Stéphane Hessel, l’antisémite est mort !!! Champagne ! »” Je l’avoue, ces saillies visant à salir la mémoire du disparu et à en faire une sorte de négationniste pervers me font honte, venant de structures se targuant de parler au nom des Juifs de France. Le mieux est sans doute de laisser ces tristes personnages patauger dans le mépris qu’appelle leur attitude…

Je m’incline donc devant cette grande figure qui ne se résigna à aucun moment à l’inacceptable et ne renonça jamais à vouloir faire triompher les principes d’égalité, de solidarité et de dignité humaine. Je tiens à exprimer à son épouse et à ses proches l’expression de mes condoléances émues.

Christian_Picquet

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