Après les autoroutes, nos aéroports bradés au privé…

Ainsi donc, le ministre de l’Économie vient-il de confirmer ce que nous étions nombreux à redouter : emporté par le zèle qui l’anime dans la mise en œuvre des préceptes du libéral-européisme, le gouvernement veut, dans les faits, privatiser l’aéroport de Toulouse Blagnac. En dépit des dénégations de Monsieur Marcron, c’est en effet bien d’une privatisation qu’il s’agit, l’État abandonnant 80% du capital qu’il détenait dans ce qui constitue un centre nerveux d’une industrie aéronautique qui est non seulement essentielle à l’économie de toute une région, mais occupe une place stratégique pour notre pays. Celles et ceux qui me font l’honneur de fréquenter ce blog devinent à quel point, élu de Midi-Pyrénées, cette décision me révolte. Mais elle m’apparaît surtout des plus symboliques de la dérive sans limites qui caractérise désormais l’action de l’exécutif. Aussi symbolique que ne l’avait été, en son temps, la privatisation des autoroutes. C’est la raison pour laquelle, une fois n’est pas coutume, je vous livre ici le communiqué que j’ai publié à ce propos.

« La vente d’une majorité des parts de l’État dans le capital de l’aéroport de Toulouse-Blagnac au consortium chinois Symbiose suscite légitimement la colère des Midi-Pyrénéens et, plus généralement, de tous les citoyens ayant à coeur la défense de l’intérêt général.

« La droite fit hier cadeau au privé des autoroutes françaises. On en voit chaque jour les résultats catastrophiques. C’est pourtant le même choix que fait un pouvoir élu par le peuple de gauche avec l’un de nos principaux aéroports.

« Cette privatisation qui ne dit pas son nom est d’autant plus révoltante que le groupe bénéficiaire de la décision du ministre de l’Économie serait, selon la presse, un champion des placements spéculatifs dans les paradis fiscaux.

« Ce gouvernement s’emploie tellement à satisfaire à la doxa ultralibérale dominant l’Union européenne, qu’il en vient à ignorer que les transports collectifs ont besoin d’une puissance publique capable de s’opposer à l’âpreté au gain de mastodontes multinationaux. Il a à ce point abdiqué devant les exigences de la finance, qu’il en vient à littéralement brader l’un des centres nerveux de cette industrie de souveraineté qu’est l’aéronautique, laquelle occupe 100 hectares de l’aéroport. Il est tant disposé à piétiner ses propres engagements écologiques pour entrer dans les clous de l’austérité budgétaire, qu’il en vient à oublier qu’un aéroport aussi important génère pollution et nuisances sonores qu’un groupe en quête incessante de profits ne cherchera nullement à combattre.

« Citoyens, élus territoriaux, salariés de Blagnac doivent de toute urgence se mobiliser. Pour que toute la lumière soit faite sur une procédure de privatisation qui a manifestement dérogé aux règles les plus élémentaires en la matière. Pour exiger du gouvernement qu’il revienne sur sa décision. Pour que la puissance publique redevienne enfin garante de l’intérêt général, donc pour que nos aéroports demeurent propriété de la collectivité.

« Élu de la région Midi-Pyrénées, je serai à leurs côtés. »

Christian_Picquet

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