Ces pyromanes qui crient “Au feu !”

Nous voici entrés dans la dernière ligne droite de la campagne des départementales… Jamais, du moins à ma connaissance, la désignation des représentantes et représentants de nos 2000 cantons aura-t-elle représenté un test politique de cette importance. C’est, en effet, non seulement le rapport des forces entre partis qu’elle va mesurer, comme n’importe quelle consultation, mais le spectre politique du pays lui-même – donc, l’issue possible de tous les scrutins qui vont suivre – qui peut s’en trouver affecté. À preuve, dans une élection organisée dans la foulée d’une réforme territoriale encore inachevée, au point que les citoyens ignorent toujours ce que seront demain les compétences des départements (on peut même, à entendre certaines éminences ministérielles, se demander si ces derniers subsisteront encore à l’horizon de la prochaine décennie), le débat hexagonal ne tourne plus qu’autour d’un sujet : le Front national et son éventuelle accession, demain, aux plus hautes responsabilités.

D’un Manuel Valls clamant, chaque fois que se tend vers lui un micro, son effroi que la France ”« se fracasse sur le Front national »”, à un Nicolas Sarkozy dissertant laborieusement, dans l’espoir de ramener au bercail ses partisans tentés par le nouveau lepénisme, sur le thème du ”« FNPS »” (je ne veux même pas, ici, m’appesantir sur les insanités proférées par Monsieur Darmanin à l’encontre de Christiane Taubira, ni sur les élucubrations de Monsieur Le Guen écrivant dans une note de la Fondation Jean-Jaurès que le frontisme était devenu ”« le combat prioritaire de la gauche »”), les deux partis d’alternance n’ont plus un mot pour évoquer ce qui préoccupe au quotidien nos concitoyens, à commencer par la souffrance devant le chômage et la précarité, la dégradation des conditions d’existence, l’angoisse pour le devenir des jeunes générations, le déchirement des liens de solidarité censés permettre à tous de faire société, le sentiment que le pays est frappé d’un inexorable déclin…

Que l’on m’entende bien. Loin de moi l’idée de reprocher au Premier ministre son refus de la banalisation d’un phénomène qui nous menace du pire. Quoi qu’en disent de plus en plus fréquemment divers représentants de l’UMP, confondant le caractère légal d’un parti se soumettant au suffrage universel avec la sincérité de ses professions de foi, la formation de Madame Le Pen ne s’inscrit en rien dans le champ républicain. Du fait de sa filiation avec la tradition des fascismes de l’Entre-Deux guerres, du fait d’un programme promettant rien de moins que de réorganiser la France en fonction de l’appartenance ethnique de ses habitants (tel est bel et bien le sens de la fameuse ”« préférence nationale »”), du fait d’un discours entretenant un climat de violence (les injures proférées par Madame Maréchal-Le Pen, récemment, dans l’Hémicycle, n’en sont-elles la dernière expression en date ?) puisque principalement destiné à susciter la Haine de l’Autre, rien ne doit être négligé pour produire les anticorps à même de combattre le virus qui nous infecte.

À condition, toutefois, que les postures martiales du locataire de Matignon n’aient pas pour unique visée de remobiliser le peuple de gauche en recourant aux vieilles ficelles de la dramatisation, sans un seul instant daigner s’interroger sur les raisons du séisme annoncé. L’expérience le démontre amplement, ce genre d’opérations aboutit systématiquement au résultat inverse à celui que l’on prétend rechercher. À supposer d’ailleurs que la tension créée autour de l’enjeu fît revenir aux isoloirs quelques centaines de milliers d’électeurs, ce dont on ne saurait bien sûr que se féliciter, l’inexistence de toute dynamique porteuse d’espoir se transformerait inéluctablement, dès le lendemain de l’élection, en un nouvel argument pour un parti qui ne progresse qu’à la faveur du désarroi du peuple.

UNE POLITIQUE QUI AGGRAVE LA CRISE FRANCAISE

Si l’héritière de la tribu Le Pen peut, en 2017, se retrouver à l’Élysée, comme le souligne à juste titre Manuel Valls, c’est que ses voiles se gonflent d’une crise française qui prend, chaque jour davantage, un tour paroxystique. Que l’économie entre dans la zone rouge de la déflation, comme l’Insee vient de le relever, tandis que l’austérité conjuguée aux mécanismes de la globalisation marchande et financière n’en finit pas d’appauvrir la population, interdisant d’envisager une relance créatrice d’emplois autant que génératrice de réindustrialisation. Que la République s’affaisse faute désormais de fonder sa vision du vivre-ensemble sur un pacte social concrétisant la promesse d’égalité et offrant aux citoyens un réel horizon de progrès. Que la souveraineté, celle du peuple inextricablement imbriquée à celle de la nation, se voit en permanence battue en brèche par les ayatollahs de Bruxelles et les représentants du gouvernement de Madame Merkel, lorsqu’ils enjoignent les représentants élus des Français de détruire au plus vite tout ce qu’il subsiste des conquêtes du Conseil national de la Résistance. Que la parole politique dominante se retrouve totalement discréditée, dès l’instant où la droite traditionnelle et la gauche présentement gouvernante ont tour à tour bafoué leurs promesses, qu’elles communient en une identique soumission à des marchés prédateurs et à des actionnaires cupides. Que le fossé se creuse en permanence entre ceux « d’en bas » et ceux « d’en haut » lorsque des institutions épuisées reproduisent en boucle pratiques oligarchiques, mécanismes de corruption, ou consanguinité entre haute technocratie d’État et monde des affaires. Dit avec d’autres mots, la crise française atteint un point de non retour quand elle embrasse tous les domaines, l’économie, les relations sociales, la vie démocratique, la conformité des fonctionnements politiques avec la morale la plus élémentaire, l’identité même de la communauté nationale…

Évidemment, comme moi, vous avez noté que revenait en force, dans la bouche des porte-parole de l’exécutif, l’antienne selon laquelle l’économie allait de nouveau bénéficier d’un ”« alignement favorable des planètes »” (le ridicule de la formule en dit assez le sérieux…). Pour résumer, des chiffres un peu moins dramatiques en matière de chômage, de très bas taux d’intérêt, les efforts du président de la Banque centrale européenne pour éviter la déflation au continent, ou encore l’apparente reprise dont semblent bénéficier les États-Unis seraient autant d’indices justifiant l’optimisme. Un optimisme caractérisant toutefois la seule sphère gouvernementale. Les économistes les plus orthodoxes alignent, à l’inverse, les motifs d’inquiétude : une inflation ”« négative »” (les Importants adorent pratiquer l’euphémisme…) qui empêche des dispositions telles que la pression sur les salaires des fonctionnaires ou la désindexation des retraites de rapporter autant que prévu aux caisses de l’État ; une demande si anémiée par l’austérité qu’elle n’incite nullement les entreprises à investir de nouveau ; des plans de suppression massive d’emplois qui se dessinent jusque dans nos industries de souveraineté (comme l’aéronautique, j’en perçois chaque jour les effets dans ma région de Midi-Pyrénées) à leur tour touchées de plein fouet par les stratégies financières des grands groupes multinationaux ; la persistance prévisible, à l’échelle de l’ensemble de l’Europe, d’une phase de stagnation ou de croissance molle interdisant d’imaginer une régression significative du nombre des chômeurs à temps plein ou partiel…

Qui peut, dans ces conditions, s’étonner que toutes les enquêtes d’opinion convergent sur le constat qu’une majorité absolue des ouvriers, mais aussi autour de 40% des employés, ainsi que plus du tiers des jeunes entre 18 et 35 ans affichent leur préférences frontistes lorsqu’on les interroge sur leurs choix de 2017 ? La tendance s’aggrave d’ailleurs lorsque les sondés sont sollicités sur le second tour de la présidentielle, en cas de duel Le Pen-Hollande. Ce sont alors 70% des ouvriers, 64% des employés et plus de 60% des jeunes qui disent envisager de se reporter sur la présidente du FN. À l’aune de tels chiffres, seul le chef de l’État et le premier de ses ministres peuvent encore se dérober devant l’évidence que c’est la violence des injustices subies, un avenir de plus en plus bouché, le rejet des politiques dont le salariat est la victime désignée depuis des lustres qui constituent le ressort de la montée en puissance de l’extrême droite.

L’ÉGALITÉ PIÉTINÉE, LA RÉPUBLIQUE OUBLIÉE, LA FRANCE IGNORÉE

Dans le ”Journal du Dimanche”, Martine Aubry s’avérait récemment fondée à considérer que ”« la réponse morale ne suffit plus »”, et à affirmer que ”« la meilleure façon de lutter contre le FN est de retrouver la République et l’égalité »”. ”« Le sentiment d’avoir été humilié nourrit le vote d’extrême droite »”, ajoutait-elle avant de souligner : ”« Nous devons avoir des comportements politiques moraux et respecter ce qu’on a promis. »” La maire de Lille ne peut, naturellement, pas dire crûment que prendre au sérieux la menace brandie par le locataire de Matignon consisterait à changer au plus vite de cap, et même à se débarrasser de lui.

Ce qu’auront, au fond, démontré nos dirigeants depuis deux ans et demi, c’est qu’il est rigoureusement impossible de concilier souci de justice et consentement aux exigences d’un néolibéralisme corsetant l’Europe entière dans un modèle qui en épuise toutes les énergies. Entre théorie de « l’offre » consistant à multiplier sans fin les cadeaux fiscaux à ceux dont les dividendes explosent et souci de faire refluer la paupérisation d’une grande partie de la population, entre baisse drastique des budgets et revitalisation de politiques publiques essentielles au respect de l’intérêt général, entre obsession de la diminution d’un prétendu « coût » excessif du travail et préservation des droits fondamentaux des travailleurs, entre démolition consciencieuse de protections collectives conquises de haute lutte et réponse à la détresse sociale de tout un pays, il faut choisir.

François Hollande et Manuel Valls l’ont manifestement fait, hélas, à en croire l’entretien à l’occasion duquel le président de la République vient de réaffirmer au magazine ”Challenges” qu’il ne changerait pas de ”« ligne politique »”, ou encore les indiscrétions du ”Monde” selon lesquelles Emmanuel Macron chercherait à achever le quinquennat sous les auspices de nouvelles lois dérégulatrices. Au mépris de tout ce qu’avaient exprimé les impressionnantes marches citoyennes des 10 et 11 janvier derniers… C’est bien la raison pour laquelle Madame Le Pen peut entretenir l’espoir d’amener ses amis aux plus déterminants succès. Pour la première fois depuis 1940. Sale temps, décidément, pour notre pays !

Le propos de Martine Aubry sur la nécessité de ”« retrouver la République et l’égalité »”, que je partage, m’amène à une autre réflexion. Ce qui fait que la situation peut très rapidement se traduire en des développements inimaginables voilà peu renvoie à une dimension trop peu soulignée jusqu’alors, en particulier à gauche : la classe dirigeante, dans toutes ses réalités et à travers tous les espaces à partir desquels ses représentants s’expriment, n’affiche plus aucune vision de l’avenir de la France. Elle ne développe plus le moindre « récit » en direction des Français, sur l’avenir de leur pays dans une Europe ravagée par le libéralisme et dans un monde en proie aux plus inquiétantes convulsions. Au demeurant, d’une droite recroquevillée sur sa vision ultralibérale des choses, à la fraction de la social-démocratie qui entend s’émanciper de l’idée de redistribution par l’État-providence (cette idée qui lui conférait précisément sa spécificité dans le passé), les équipes censées se succéder dans le cadre des alternances n’affichent plus aucun projet de nature à leur permettre de retrouver une base populaire.

Tentant de faire face aux défis d’un moment extraordinairement complexe, Nicolas Sarkozy autant que François Hollande (mais on pourrait dire la même chose d’un Manuel Valls ou d’un Alain Juppé…) se figent dans des gesticulations bonapartistes consistant à revendiquer un exercice solitaire du pouvoir (censé caractériser des hommes providentiels face à de grandes tourmentes), à prétendre s’adresser directement au peuple par-dessus les partis, et à brouiller le jeu politique en reprenant le discours du camp adverse. Mais ce bonapartisme affiché est surtout celui de l’impuissance consentie. La spécificité de la période vient du fait que les postures affichées de sauveur ou de monarque protecteur se trouvent régulièrement contredites par une totale soumission aux contraintes d’un ordre international sur lequel les élites ne cherchent plus à avoir prise.

C’est cette réalité nouvelle qui tend à produire des dynamiques particulièrement dangereuses. Où les peurs s’entremêlent à des phénomènes de rage impuissante. Où des tendances multiforme au repli et au recul de la citoyenneté comme du civisme peuvent aller de pair avec des explosions de colère ou de violence. Où aucune réponse n’est plus apportée à gauche, du côté des partis comme d’un mouvement syndical balkanisé et lourdement affaibli, à cet immense désarroi. Là réside principalement la force d’une extrême droite qui, contrairement à tous ses concurrents et adversaires, observe une démarche cohérente sur la France.

À GAUCHE, SUICIDE MODE D’EMPLOI

Le plus tragique, dans la séquence dont nous vivons en direct chaque rebondissement, vient du fait que la gauche, toutes composantes confondues, va à une déroute quasi-certaine. Condamnée à une quadruple peine, en quelque sorte… Victime, tout d’abord, de l’abstentionnisme qui s’annonce massif, sans précédent sans doute pour un scrutin départemental, dans les secteurs dont elle tirait jadis sa force : le peuple des ouvriers, des employés, des sans-emploi, des petits paysans, d’une jeunesse assoiffée de liberté et de justice, bref le vaste tissu formé par ces millions d’hommes et de femmes ayant longtemps représenté le cœur battant du mouvement ouvrier. Si profondément divisée, ensuite, qu’elle en perd l’essentiel de sa crédibilité : si le PS acquitte la très lourde addition d’une gestion gouvernementale suscitant le dégoût de cette majorité d’électeurs grâce à laquelle le camp conservateur avait été chassé des palais nationaux en 2012, aucune relève ne s’impose du côté du Front de gauche ou d’Europe écologie-Les Verts. Privée, de même, de l’élan qu’aura toujours procuré à ses principales formations la vocation majoritaire des perspectives défendues : même pour les courants anti-austérité, à l’instar de toutes les partielles ou encore des dernières municipales et européennes, les élections départementales vont très probablement attester qu’il ne suffit pas d’afficher une opposition intransigeante aux errements libéraux du pouvoir pour créer une dynamique favorable. Prise, enfin, en tenaille entre une extrême droite qu’un large pan de la société crédite d’une capacité à relever le défi du pouvoir, et un exécutif instrumentalisant ce danger pour en appeler au ”« vote utile »” en sa faveur, afin de ne pas avoir à rendre des comptes au lendemain du 29 mars, à propos d’une gestion ayant amené la France au bord du précipice.

Jean-Christophe Cambadélis vient de parler de ”« suicide collectif »”. L’expression n’est pas trop forte. À ceci près que l’on ne saurait en imputer la responsabilité, comme il voudrait le faire, aux forces extérieures à l’arc gouvernemental. Ce sont, en tout premier lieu, les choix mis en œuvre au sommet de l’État qui ont si terriblement désintégré notre camp politique et social. Il eût, j’en suis convaincu, été possible d’échapper au piège mortel qui va très probablement se traduire par des centaines de « 21 Avril cantonaux ». Un accord national se révélant peu envisageable dans les circonstances actuelles, il eût au moins fallu explorer, département par département, un chemin de très large rassemblement dans l’autonomie vis-à-vis des choix de l’équipe gouvernante.

Avec mes camarades de Gauche unitaire, nous avions suggéré que le Front de gauche prît l’initiative de semblables processus. Je livre ici, à l’intention de celles et ceux auxquels elle aurait pu échapper, la proposition que nous adressions à nos partenaires en novembre 2014. À sa relecture, je ne vous cache pas que j’enrage, l’opportunité n’ayant été tentée que dans une poignée de départements.

Voici donc ce que nous écrivions il y a quatre mois à peine : ”« Gauche unitaire propose à ses partenaires du Front de gauche que, dans un pareil contexte, nous mettions ensemble dans le débat public les grands axes d’une politique de progrès social et démocratique pour des départements au service du plus grand nombre, c’est-à-dire agissant en bouclier social et écologique des territoires et refusant par conséquent de s’inscrire dans le carcan de l’austérité nationale et européenne : pour la restitution aux collectivités des dotations dont le gouvernement a prévu la suppression d’ici 2017, pour satisfaire aux exigences des 3% de déficit public imposées par le traité budgétaire européen ; pour des politiques publiques qui assurent la qualité de services publics et de prestations à la hauteur des besoins et attentes de populations victimes du libéralisme, du chômage et de la précarité ; pour des politiques d’aménagement des territoires qui promeuvent un nouveau modèle de développement au service de l’emploi et de la transition écologique, récusent les projets destructeurs de l’écosystème, soient économes en ressources, favorisent l’agriculture paysanne plutôt que la grande production agricole industrialisée, donnent la priorité aux transports collectifs et au ferroviaire contre le tout-routier ; pour une réforme de l’architecture territoriale qui soit véritablement démocratique, c’est-à-dire qui soit élaborée au plus près des citoyens et donc soit soumise à leur approbation référendaire, qui fasse de la proximité la pierre angulaire de l’exercice démocratique, qui restaure la compétence générale des départements, et qui s’adosse à une réforme de la fiscalité octroyant aux collectivités les moyens d’assumer leurs missions ; pour barrer la route des départements à la droite et à l’extrême droite.”

”« À partir de telles propositions, il conviendra de travailler aux plus larges rassemblements, dans l’objectif de remobiliser les citoyens, de reconstruire une dynamique à gauche, de battre la droite et l’extrême droite qui entendent faire du basculement de dizaines de départements la prochaine étape de leur conquête du pouvoir. Ces rassemblements peuvent et doivent englober le plus grand nombre possible de forces de gauche, de regroupements citoyens, d’hommes et de femmes mobilisés en défense de politiques publiques orientées par l’intérêt général. Ces rassemblements devront s’opérer sans exclusive ni préalable, s’étendre bien au-delà du Front de gauche, s’ouvrir à toutes les composantes de la gauche et de l’écologie prêtes à s’accorder sur des orientations communes, pouvoir par conséquent inclure les instances concernées du Parti socialiste ou des secteurs de celui-ci à l’échelon des cantons ou des départements dès lors que leurs programmes se trouveront pratiquement démarqués de l’austérité gouvernementale. »”

J’éprouve, vous vous en doutez, la furieuse envie de renvoyer aujourd’hui chacun à ces vers d’Aragon : ”« Quand les blés sont sous la grêle, fou qui fait le délicat, fou qui songe à ses querelles au cœur du combat commun. »” Point de déploration néanmoins, de ma part, devant ce que je considère être une marque d’impuissance désolante devant un moment pourtant historique. Seulement une détermination décuplée à tout faire maintenant pour limiter les dégâts et, surtout, pour que puissent être tirés collectivement les enseignements de cette pénible séquence.

L’heure est moins que jamais au découragement ou à l’attentisme. Il reste une semaine pour arracher le plus grand nombre possible des nôtres à la grève du vote, les convaincre de porter leurs suffrages sur l’offre politique la mieux à même de rassembler de nouveau la gauche parce qu’elle répond à l’attente majoritaire d’un changements radical de cours politique, réunir ainsi les meilleures conditions pour barrer au second tour la route de nos collectivités à une droite revancharde et à un lepénisme qui croit son heure venue…

Christian_Picquet

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