Pour 2022, l’ambition communiste pour la France
À plus d’un égard, la conférence nationale du Parti communiste français, les 10 et 11 avril, aura représenté un véritable événement politique. Tout d’abord, par la prouesse technologique et politique ayant consisté à réunir un millier de délégués et déléguées par liaison numérique, donnant lieu à un exercice démocratique tel qu’aucun parti n’en avait réalisé à ce jour. Ensuite, par l’importance des décisions prises : à plus de 66%, les participants auront décidé de proposer une candidature communiste au peuple français pour l’élection présidentielle de l’an prochain (en l’occurence, celle de Fabien Roussel, choisi à plus de 73%), 29,44% des votes allant à l’inverse à la proposition d’une candidature commune de la gauche et des écologistes, avant de se retrouver dans une nouvelle conférence nationale au second semestre. Enfin, par l’importance de ce choix pour la gauche dans son ensemble : fidèle à sa tradition, le PCF aura exprimé la grande ambition de reconquérir l’électorat populaire, celui qui manifeste sa défiance envers la politique (comme, hélas, envers la gauche qui, pour une grande partie d’entre elle, ne lui parle plus guère depuis longtemps), en s’abstenant voire en s’abandonnant aux sirènes du lepénisme. C’est en initiant une dynamique de redistribution des cartes dans le camp progressiste que les communistes veulent faire émerger une nouvelle offre politique, et ouvrir la voie à une véritable rupture avec les logiques libérales et capitalistes. C’est désormais aux adhérentes et adhérents du parti que va revenir le dernier mot. Ils voteront les 7, 8 et 9 mai, à partir des choix exprimés lors de la conférence nationale. Ce débat intéressant bien au-delà des rangs communistes, je reproduis ci-dessous l’introduction aux débats, que j’aurai eu l’honneur de présenter ce 10 avril avec mon amie Éliane Assassi, avoir avoir présidé tous les deux les travaux de la « commission du texte » en charge de l’élaboration du document soumis aux représentantes et représentants des fédérations.
« Chers et Chères Camarades,
« Il me revient de vous présenter le document dont nous allons aujourd’hui achever l’examen, sur la base des amendements retenus jusqu’à hier soir par la commission du texte, ainsi que les débats qui vont nous occuper ce week-end.
« Comme Éliane avant moi, avec laquelle j’ai eu plaisir à coordonner les travaux de la commission, je veux en premier lieu insister sur le fait qu’il est le produit du travail collectif des communistes, qu’il a d’une certaine manière été écrit à des centaines de mains, ce qui est remarquable dans un contexte qui rend pratiquement impossible la tenue de réunions ‘’ en présence ‘’.
« Au-delà, d’ailleurs, de la richesse de cette réflexion collective, je veux souligner, parce que c’est dans l’esprit même du texte, que nous apportons, avec cette conférence nationale, une réponse forte à un pouvoir que sa dérive autoritaire et solitaire amène à confiner aussi la démocratie.
« Beaucoup d’amendements ont, d’ailleurs, porté sur ce trait majeur de la situation française.
« En nous réunissant maintenant, à un millier de délégués, sans rien négliger des règles sanitaires que nous impose le Covid, nous faisons la démonstration que le Parti communiste est une force vivante, militante, totalement en prise avec les réalités de son temps. Qu’il est, comme il l’a toujours été dans son histoire, une force de résistance tournée vers l’avenir.
« De cela, mes camarades, nous pouvons être fiers.
« Éliane l’a dit également, les communistes sont unis sur l’essentiel : l’appréciation des urgences à traiter ; la conscience de la gravité du moment ; la conviction que notre parti a un rôle essentiel à jouer dans un tel contexte.
« Les urgences, tout d’abord. Elles sont dictées par l’imbrication, sans précédent depuis longtemps, des crises qui confrontent l’humanité à un authentique défi de civilisation.
« Dans le prolongement des crises écologique et climatique, la crise épidémique actuelle et ses retombées sanitaires mettent clairement en accusation un modèle de développement basé sur la course sans fin au profit, la recherche de la rentabilité à tout prix, la captation des richesses de la planète par la finance, la destruction de tout ce qui fait obstacle à cette volonté prédatrice, à commencer par nos écosystèmes.
« Et cette démentielle dynamique se révèle à présent incapable de répondre aux besoins les plus élémentaires de la lutte contre le Covid-19 et de la mise en oeuvre d’une stratégie vaccinale au niveau de la menace.
« La crise de la globalisation capitaliste est, dans ce cadre, entrée dans une nouvelle étape. Nous l’avions d’ailleurs analysé, elle dessine à notre horizon un nouveau krach, encore plus dévastateur que celui de 2007-2008. Au point que Le Monde pouvait titrer, en ‘’ une ‘’, voici quelques jours, que ‘’ certains économistes évoquent le spectre de 2007, quand les dérives de la finance américaine avaient fini par provoquer un krach ‘’.
« Le capital est à la recherche de nouveaux paradigmes pour surmonter l’épuisement du modèle qu’il a imposé à la planète. Mais, comme toujours, il s’y emploie en voulant faire payer aux peuples, aux travailleurs, à la jeunesse, le prix de cet ébranlement systémique.
« On le voit parfaitement, dans notre pays, quand se creusent les inégalités, quand douze millions de personnes vivent par exemple en situation de pauvreté tandis qu’une poignée de milliardaires ont vu en un an s’accroître encore leur fortune, quand les grands groupes ferment des entreprises, détruisent des emplois et délocalisent, quand les services publics (à commencer par la santé) font les frais de politiques austéritaires maintenues malgré la pandémie,.
« L’instabilité, que cette situation ne cesse d’aggraver, se traduit partout par de graves convulsions politiques et par une crise démocratique qui voit les citoyens de plus en plus défiants envers leurs gouvernants, lorsqu’ils constatent à quel point ils sont spoliés de toute souveraineté sur leur destinée. C’est patent, là encore, en France, lorsque sa gestion hasardeuse de l’épidémie vaut à Emmanuel Macron un nouvel affaiblissement de ce qu’il lui restait encore de légitimité.
« L’ordre du monde devient, à son tour, chaque jour plus chaotique. Pour préserver leur leadership, les États-Unis et leurs alliés imposent aux relations internationales un climat de guerre froide, sur fond de folle course aux armements.
« Une fois encore, les êtres humains se retrouvent devant la vieille alternative : ou rupture avec le capitalisme, ou risque de barbarie.
« Le communisme n’a jamais autant été un horizon d’avenir.
« Comme l’écrivait si bien, le grand poète Nazim Hikmet : ‘’ Ou nous emporterons la vie jusqu’aux étoiles mortes, ou la mort descendra du ciel sur notre monde. ‘’
« Nous entrons donc dans un moment de basculements possibles, d’accélérations soudaines, de tournants brusques.
« D’un côté, les phénomènes de peur, de repli, de résignation se développent. Ils alimentent les fractures, les divisions, le racisme. Ils nourrissent, de la part de millions d’hommes et de femmes, un rejet de la politique qui se traduit, scrutin après scrutin, par une abstention massive dans les villes ou quartiers populaires.
« Ils peuvent, alors que le projet macroniste se retrouve dans une impasse — même s’il a poursuivi avec violence l’oeuvre de destruction de ses prédécesseurs —, et faute de réponses de gauche à la hauteur, faire le lit de solutions de droite autoritaires, voire favoriser l’accession de l’extrême droite aux affaires.
« Notre peuple le paierait au prix fort.
« C’est en profitant de ce contexte d’incertitudes que, du côté du pouvoir en place, on cherche à enfermer le pays dans le piège d’un mauvais remake du duo Macron-Le Pen.
« Nous ne saurions nous résoudre à pareil scénario, qui aboutirait à priver nos concitoyennes et concitoyens de la possibilité même de battre l’un et l’autre, en faisant élire une majorité de gauche répondant à leurs besoins.
« Nous nous y résignons d’autant moins que rien n’est écrit d’avance.
« Les luttes se sont multipliées depuis quatre ans, des ‘’ Gilets jaunes ‘’ aux mobilisations en défense des retraites, des combats pour l’emploi ou les salaires à la défense des services publics, des mobilisations de la jeunesse en faveur du climat aux grands mouvements féministes pour l’égalité et contre les violences ou aux batailles contre le racisme et les discriminations.
« Elles sont des points d’appui précieux.
« Surtout, depuis 2007-2008, et singulièrement à la faveur de la pandémie et de la révélation du fiasco auquel a mené le néolibéralisme, des prises de conscience se sont opérées, des expressions prometteuses de solidarité se sont faites jour, l’aspiration à une grande bifurcation s’est manifestée d’innombrables manières.
« Il y a besoin d’idées et de propositions fortes pour montrer qu’une autre voie est non seulement nécessaire, mais qu’elle est parfaitement possible.
« Il y a besoin d’espoir en un autre modèle de société.
« Il y a besoin d’un mouvement populaire puissant pour changer radicalement le rapport des forces.
« Le rôle du Parti communiste est ici essentiel.
« Il est, nous sommes, le parti des grandes conquêtes sociales et républicaines qui ont fait la France.
« Il est, nous sommes, le parti de l’engagement militant, de l’implication de ses élus au quotidien, de la présence systématique au côté des mouvements sociaux.
« Il est, nous sommes, le parti qui a, dans son ADN, la recherche constante de l’union et du rassemblement populaire majoritaire.
« Il est aussi, et surtout, nous sommes, le parti qui porte des idées novatrices, révolutionnaires, pour défricher un nouveau chemin d’humanité.
« C’est ainsi que nous nous attachons, à partir des besoins et des attentes populaires, telles qu’ils s’impriment dans la conscience collective, pour dessiner la perspective du changement politique et, ce faisant, d’une société de l’émancipation individuelle et collective. Que nous défendons une grande ambition de service public et de protection des biens communs. Que nous proposons la sécurisation de tous les âges de la vie, avec en son coeur le projet de sécurité de l’emploi et de la formation. Que nous agissons pour une révolution du travail et de l’emploi, une grande politique garantissant l’autonomie d’une jeunesse dont la pandémie a fait mesurer la souffrance à notre société. Que nous voulons mettre à l’ordre du jour un nouveau mode de production et de consommation, qui conjugue étroitement justice sociale, réindustrialisation de la France et transition écologique. Que nous faisons de la culture et de l’éducation des priorités parce que nous y voyons des vecteurs fondamentaux d’émancipation. Que nous avançons la perspective d’une Europe s’extrayant des règles néolibérales et austéritaires, et que nous voulons rendre à une France souveraine une voix forte pour défendre de nouvelles coopérations solidaires et un autre ordre du monde. Que nous mettons ces objectifs en rapport avec les moyens propres à les faire aboutir : d’abord, la prise du pouvoir sur le capital, une autre utilisation de l’argent, la réappropriation publique des biens communs, un nouveau rôle des banques ; et, en même temps, une révolution démocratique, indispensable pour que citoyens et travailleurs disposent de droits nouveaux et d’institutions nouvelles, à l’entreprise autant qu’à l’échelle de l’État, pour contrôler et décider ce qui se fait, car c’est cela, selon nous, qui doit être au coeur d’une VI° République.
« C’est ainsi également que nous portons le projet d’une nouvelle union populaire, d’un Front populaire du XXI° siècle, qui, tirant les leçons du passé, ne se résume pas à des accords de sommet mais repose en permanence sur l’intervention citoyenne et la coopération avec le mouvement social.
« Tout cela, le projet le dit, et de nombreux amendements ont permis de le souligner.
« Aussi, le débat, dans notre parti, porte-t-il sur la manière d’aborder les échéances de 2022, la présidentielle et les législatives qui s’avèrent indissociables, et à propos desquelles nous voulons conduire une démarche articulée.
« La France, je l’ai dit, se retrouve devant de grands périls. Il s’agit de les affronter avec lucidité et détermination.
« La gauche se révèle pourtant dans un état d’affaissement comme elle en a rarement connu.
« Des débats s’y déroulent, et rien n’est figé en son sein. Reste que ses divisions sont d’abord le fruit des errements passés de certaines de ses composantes, et de son affaiblissement politique et idéologique.
« Ni la reproduction des politiques d’accompagnement du néolibéralisme, ni les solutions tendant au verdissement du capitalisme, ni la tentation du ‘’ populisme de gauche ‘’ ne lui permettront de se reconstruire. Les unes comme les autres n’offrent pas de réponse à la mesure d’une crise systémique.
« Pour s’extraire des difficultés présentes, il ne suffira pas d’appels incantatoires à l’unité, de tractations d’états-majors qui déboucheraient sur des accords a minima, ou du lancement de candidatures qui s’autoproclament rassembleuses mais ne parviennent pas à dissimuler leurs intentions hégémoniques.
« C’est une action volontaire de reconquête du monde du travail, des classes populaires et de la jeunesse, c’est-à-dire des forces vives de la nation, qui doit être mise à l’ordre du jour, pour permettre de ramener aux urnes celles et ceux qui s’en sont détournées depuis des années, permettant à l’extrême droite de se présenter en relève de gouvernants défaillants.
« Il s’agit de reconstruire la confiance : confiance en la politique, parce qu’enfin une offre à gauche répondrait aux attentes majoritaires de la société ; et confiance en la capacité des citoyennes et des citoyens à s’emparer d’une construction politique nouvelle pouvant conduire à une réelle transformation progressiste de la France.
« C’est fort de cette conviction que le conseil national a, majoritairement, souhaité que les communistes proposent leur candidature à l’élection présidentielle, dans le cadre d’une bataille qui doit être globale, de la présidentielle aux législatives.
« C’est ce débat qui est ouvert parmi les communistes.
« Nous avons, de tout temps, combattu le présidentialisme et nous n’allons pas, à notre tour, céder à ses délices illusoires.
« Mais nous savons aussi que, pour les Françaises et les Français, ce scrutin est l’occasion d’un grand débat sur les politiques publiques qui seront conduites durant les cinq années suivantes. Impossible, par conséquent, de « l’enjamber », même si c’est au Parlement qu’une majorité politique peut et doit se concrétiser.
« Loin de nous, évidemment, l’idée que nous devrions nous replier sur une posture de témoignage, simplement pour être présent.
« Nous voulons au contraire, devenir l’un des événements de la campagne qui s’annonce.
« L’objectif est de pousser des idées qui, dans leur cohérence, puissent convaincre à une large échelle que le problème qu’affrontent le pays et le monde, n’est autre que la domination mortifère du capital.
« Il s’agit aussi de renforcer l’influence communiste, car pour peser dans le débat public et sur la configuration de la gauche, il faut exister. L’histoire est là pour prouver que la situation de notre peuple n’est pas la même selon que le Parti communiste se trouve en dynamique ou qu’il tende à s’effacer du jeu.
« L’enjeu majeur est de contribuer à l’irruption de ce mouvement populaire qui fait tant défaut depuis des années. Aider les luttes à converger autour d’objectifs transformateurs, contribuer à la politisation des débats sur les choix à opérer pour réveiller l’espoir : c’est une tâche essentielle, pour un parti comme le nôtre, dans le moment que nous vivons.
« Et ce que nous voulons, c’est bousculer la donne, en faisant vivre des propositions fortes qui puissent mobiliser, susciter un élan citoyen et, ce faisant, créer les conditions du rassemblement de la gauche et des forces populaires, donc d’une nouvelle majorité politique.
« Dit autrement, si nous aspirons à renforcer le Parti communiste français, c’est pour renforcer la gauche tout entière. Et c’est aussi la raison pour laquelle nous lançons, dans le texte, un appel à toutes celles et tous ceux qui partagent nos préoccupations, afin de co-construire une belle campagne conquérante, pour la présidentielle mais aussi pour les législatives.
« Parce que nous visons à enclencher cette dynamique de changement véritable, à partir des mesures de rupture que nous voulons défendre à la présidentielle, et en lien étroit la mobilisation sociale, le texte propose ainsi que nous défendions, l’idée d’un pacte d’engagements communs des forces de gauche et écologistes, pour une majorité politique à l’Assemblée nationale.
« Et que, en même temps que nous engagerons la campagne de la présidentielle, nous menions, dans l’ensemble des circonscriptions, le travail conduisant à la présentation de candidatures au service de la transformation de la France, avec l’objectif de faire élire un groupe communiste fortement renforcé à l’Assemblée nationale.
« Voilà la démarche originale que le texte propose de déployer pour faire reculer les divisions et faire, à l’inverse, progresser les rassemblements nécessaires à la construction d’une alternative progressiste.
« Des camarades défendent une autre option, l’option 2.
« Elle consiste à ne pas présenter de candidature à la présidentielle, afin d’engager la discussion avec les autres forces de gauche et le mouvement social, sur la base de dix mesures majeures, dans l’objectif d’aboutir une majorité parlementaire et à une convergence dès le premier tour de la présidentielle.
« Le conseil national, vous le savez, n’a pas retenu cette proposition.
« Bien sûr, nous partageons avec les camarades, la conviction qu’il faut empêcher la débâcle qui menace.
« Il ne suffit cependant pas d’en appeler à la confrontation des idées et à l’intervention citoyenne pour que les cartes soient effectivement rebattues. L’inexistence d’une candidature priverait même notre parti d’un levier essentiel pour tenter de renverser la table.
« Au demeurant, décider aujourd’hui de ne pas présenter de candidature risque fort de nous amener, lors de la seconde conférence nationale que les camarades appellent de leurs voeux pour le second semestre, au constat qu’il sera alors trop tard pour entrer dans la bataille de la présidentielle. Et donc au choix, par défaut, du ralliement à une autre candidature. Ce qui nous reléguerait au rôle de force d’appoint sans moyens de peser sur le débat électoral.
« Au-delà de ce débat sur les options, la commission a reçu, hier soir, plusieurs dizaines d’amendements.
« Nous en avons intégré le maximum, et ils ont considérablement enrichi le document.
« Un certain nombre d’entre eux ouvraient néanmoins des débats que la conférence nationale ne nous a pas semblé être en mesure de pouvoir traiter avec le sérieux nécessaire.
« D’autres étaient incontestablement de nature à approfondir la réflexion générale des communistes, mais ils allongeaient considérablement le projet, au risque de noyer l’objet précis de cette conférence nationale, qui n’est pas un congrès.
« Si la commission ne les a pas retenus, ces propositions contribueront utilement à alimenter le contenu de nos campagnes de 2022, et à préparer les discussions de notre prochain congrès.
« Nous avons également décidé de soumettre au vote de la conférence nationale deux amendements qui n’ont pas reçu l’accord de la commission.
« C’était le mandat que nous avions d’emblée reçu : sachant que le temps imparti aux votes, cet après-midi, sera limité et que l’organisation de ces votes sera compliquée, nous étions appelés à choisir les quelques amendements qui font écho aux débats les plus importants qui se sont déroulés dans les sections et fédérations, même si les propositions qu’ils portent n’ont pas été majoritairement présents dans les procès-verbaux qui nous sont remontés.
« Le premier de ces amendements est proposé par Pierre Laurent.
« Nous partageons avec Pierre le besoin que le parti prenne des initiatives pour avancer vers ce qui pourrait devenir un pacte pour l’espoir, en favorisant l’engagement des citoyennes et des citoyens, des acteurs et actrices du mouvement social, des élus.
« Nous avons d’ailleurs fortement renforcé cette dimension par une réécriture du texte, je vous renvoie à sa page 8, des lignes 32 à 38, où nous indiquons : ‘’ Tout au long de l’année à venir, le Parti communiste français prendra des initiatives en ce sens. Nous voulons avancer vers un socle commun fait d’idées nouvelles, s’appuyant sur les luttes du monde du travail et de la culture, de la jeunesse, des mouvements sociaux, féministes, écologistes, antiracistes, démocratiques. Nous vouions à cette fin favoriser l’engagement commun des citoyen.ne.s, des militant.e.s, syndicalistes, des actrices et acteurs des mouvements populaires, des élu.e.s locaux, départementaux, régionaux, des parlementaires, pour avancer ensemble cers ce qui peut devenir ce pacte pour l’espoir.’’
« Ce n’est donc pas l’idée d’un travail collectif avec les Françaises et les Français qui a fait débat entre nous.
« Mais les propositions pratiques formulées dans l’amendement nous ont semblé peu opérantes, telle celle d’un comité de rédaction national largement ouvert pour conduire un travail d’écriture ‘’ à mille mains ‘’.
« On peut, en effet, craindre que cette formulation nous entraîne dans une construction aléatoire, qui ne sera pas nécessairement représentative de la dynamique unitaire que nous voulons enclencher dans le pays.
« Par ailleurs, la suggestion de renvoyer à l’issue de ce processus de dialogue ‘’ les décisions politiques appropriées ‘’ , pour reprendre la formule de l’amendement, nous est apparue comme de nature à hypothéquer la première décision qu’il appartient aux communistes de prendre pour, précisément, renforcer leurs capacités d’initiative, à savoir le choix de présenter ou non une candidature à l’élection présidentielle.
« Le second amendement a été proposé par Isabelle de Almeida. Il appelle à une sorte de « clause de revoyure » pour, comme il est dit, ‘’ ajuster et définir les positions des communistes ‘’ pour la présidentielle et le législatives.
« S’il n’y a pas eu accord de la commission pour retenir cet amendement, c’est qu’un tel agenda risque de handicaper la mise en mouvement du parti si, après la conférence nationale, le vote des communistes décide, au mois de mai, de présenter une candidature à la présidentielle.
« Il délivrerait en effet, auprès du reste de la gauche comme des médias, le message implicite que cette candidature n’est que conditionnelle, et donc amovible.
« Mais le fait que cette idée ait été portée par des camarades dans plusieurs assemblées, nous a conduits à le soumettre au vote de la conférence.
« Voilà, Mes Chers Camarades, les quelques réflexions que je souhaitais porter à votre connaissance, à partir des discussions qu’a eues la commission du texte.
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