Après le vote des communistes, cap sur 2012 !
Voilà l’excellente nouvelle du week-end : les adhérentes et adhérents communistes viennent de désigner Jean-Luc Mélenchon comme leur représentant à l’élection présidentielle, à la large majorité de 60%. Si le vote confirme le choix des délégués à la conférence nationale du PCF, au début de ce mois, il est avant tout un succès pour l’ensemble du Front de gauche.
Ne sous-estimons en effet pas l’acte politique majeur qui vient d’être accompli dans le sens de l’affirmation d’une perspective porteuse d’espoir en France. Il n’était ”a priori” pas simple, à la principale formation de notre Front de gauche, de décider qu’une personnalité non issue de ses rangs était, dans les circonstances présentes, la mieux placée pour porter le message commun, faire apparaître que quelque chose bougeait dans les profondeurs de la gauche, souligner qu’il ne s’agissait pas de reproduire les configurations du passé (en se contentant d’occuper l’espace traditionnel du communisme français ou de « l’extrême gauche ») mais d’incarner l’ambition de gagner la majorité de la gauche à une démarche audacieuse de transformation sociale et écologique. C’est la raison pour laquelle les débats ont été aussi âpres en son sein et le vote parfois si serré. La lucidité et l’esprit de responsabilité des responsables et militants communistes n’en est que plus remarquable.
Le pas est, à présent, franchi. Après que les militants du Parti de gauche et de Gauche unitaire aient émis le même souhait, ce sont désormais les trois formations ayant initié la construction inédite d’un front politique commun voici un peu plus de deux ans qui ont, une nouvelle fois, confirmé leur identité de vues. Doté d’une démarche destinée à bouleverser la donne politique hexagonale, d’un projet de « programme populaire partagé », d’un candidat qui portera sa parole dans le cadre d’une campagne collective en vue de l’élection présidentielle, le Front de gauche peut maintenant entrer dans la bataille de 2012.
Je l’ai dit dans ma précédente note, nos responsabilités sont immenses. Huit jours après que j’ai risqué le pronostic de l’ouverture d’une ère de tempêtes, voilà que la situation de la Grèce démontre que le temps n’est plus, à gauche, aux tergiversations, aux logiques conciliatrices, à l’acceptation des exigences des puissants. La mondialisation marchande et financière ne peut plus engendrer que chaos et catastrophes. La construction libérale de l’Europe plonge celle-ci dans des cures d’austérité ravageuses. Les peuples crient un peu partout leur refus de la tutelle des marchés financiers. C’est la refondation d’une perspective à la hauteur de ces défis qui s’impose.
Le Front de gauche est fort du rassemblement de forces diverses qui constitue sa spécificité dans la vie publique française, de la politique de rupture anticapitaliste et antiproductiviste qu’il propose et qui est la seule à même de relever la gauche, de la volonté qui est la sienne de rassembler les forces vives de cette gauche, de sa détermination à s’élargir encore afin d’impulser une dynamique populaire et citoyenne de changement. Il lui faut s’employer à assurer la défaite sans appel de Nicolas Sarkozy et de la droite l’an prochain, en réunissant les conditions d’une alternative majoritaire à gauche et dans le pays. Le cap est tracé…