Attentat contre “Charlie-hebdo” : ne céder ni à la peur, ni aux amalgames

Le sanglant attentat perpétré ce jour contre ”Charlie-hebdo” suscite naturellement l’horreur.

En s’en prenant à un journal, ses auteurs ont clairement pris pour cible la liberté d’expression, donc la démocratie et la République.

Je m’incline devant les victimes de ces sauvages assassins, et j’assure la rédaction de ”Charlie-hebdo” de toute ma solidarité.

Je suis, personnellement, d’autant plus sous le choc que je connaissais certaines des « plumes » qui ont été lâchement visées. Wolinski avait été une figure de la caricature de gauche en 1968 et dans les années qui suivirent. Quant à Charb, Tignous ou Cabu, j’avais eu souvent l’occasion de les solliciter lorsque je dirigeais la rédaction de ”Rouge”, et ils nous avaient à chaque fois apporté le concours de leurs talents. J’ai donc, quelque part, le sentiment d’avoir aujourd’hui perdu des amis, des compagnons du combat pour une société juste et fraternelle…

Tout doit être fait pour identifier les meurtriers, déterminer leurs réelles motivations et éventuelles complicités, les mettre hors d’état de nuire.

Ce serait toutefois faire le jeu des terroristes que de céder à la peur, aux amalgames, aux réactions de haine raciste ou islamophobe, que d’aucuns ne manqueront pas d’encourager dans des circonstances aussi dramatiques.

La barbarie de l’attentat commis ce 7 janvier appelle plutôt une riposte populaire large et unitaire, en défense de la démocratie et de la liberté d’expression, du vivre ensemble dans le respect des règles de la République.

La gauche, les forces démocratiques et antiracistes devront en prendre l’initiative dans les prochains jours.

Christian_Picquet

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