Le peuple, debout pour la République

Ce soir, à l’heure où j’écris ces lignes, la riposte de notre peuple, dans les plus grandes villes de France, aura été à la hauteur du défi lancé à la République par une poignée de tueurs fanatiques. Des centaines de milliers d’hommes de femmes déferlant dans les rues de Toulouse (que l’on me permette de saluer tout particulièrement l’exemplarité de la vague qui a submergé la capitale de Midi-Pyrénées), Marseille, Nantes, Orléans, Pau ou encore Lille, en défense de la liberté d’expression et de conscience, cela fait bien longtemps que cela ne s’était pas vu.

Les adversaires de la démocratie, du droit de caricaturer et de polémiquer, du vivre-ensemble dans le respect de la laïcité de l’État auront donc reçu la meilleure des réponses à leur volonté de répandre la terreur.

Ce dimanche, parachevant ce soulèvement des consciences et cette convergence des déterminations, la marche parisienne initiée à l’origine par les partis de gauche doit être une gigantesque marée populaire.

Certains voudraient en faire une démonstration d’unanimisme qui viendrait effacer les clivages politiques et sociaux. D’autres auraient voulu la voir s’étendre jusqu’au Front national. Le président de la République a, quant à lui, fait le choix d’y convier un certain nombre de chefs d’État et de gouvernement. Ce qui, entre autres, outre la présence d’une Madame Merkel ou d’un Monsieur Rajoy, nous vaudra de voir le Premier ministre de Turquie se joindre au défilé, alors qu’il est le représentant d’un pouvoir qui bafoue les libertés dans son pays, emprisonne des journalistes, opprime les Kurdes et entretient des relations odieuses avec diverses factions de l’intégrisme islamiste.

Ces petites manoeuvres sont indignes de l’enjeu. Comme dans le reste de la France ce samedi 10 janvier, la marche parisienne sera avant tout le sursaut de tout un peuple défiant la peur et affirmant, debout, son attachement à son modèle républicain, social, égalitaire, laïque et fraternel.

Des dirigeants d’États qui bafouent la souveraineté de leurs citoyens, ou les répriment sauvagement à l’instar du chef du gouvernement turc, n’ont rien à voir avec les objectifs de la manifestation. Et ceux qui distillent les idées antidémocratiques de l’extrême droite, professent la haine de l’Autre, encouragent l’exclusion et les discriminations, ou favorisent les affrontements communautaires n’y ont évidemment pas leur place.

La République n’est, en effet, pas un régime neutre, elle est un appel permanent à résister à tous les fascismes, à combattre le racisme et l’antisémitisme, à défendre et refonder les principes fondamentaux grâce auxquels chacun peut défendre ses droits individuels et collectifs, affirmer ses opinions et assumer ses croyances, garantissant ainsi au peuple la possibilité de décider librement de son destin.

Pour ma part, Gauche unitaire étant l’un des partis à l’initiative de l’appel à la marche, je manifesterai, avec mes camarades et ceux du Front de gauche, ce 11 janvier, avec les Parisiennes et les Parisiens.

Christian_Picquet

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