Après Paris, Tunis…

La terreur vient de nouveau de frapper. Hier, c’était la France qui subissait les tueries de ”Charlie Hebdo” et de l’Hyper-Casher de la Porte-de-Vincennes. Aujourd’hui, c’est la Tunisie qui est frappée en son cœur par l’assaut donné par un groupe de fanatiques contre le musée du Bardo.

Ma pensée, en ce moment douloureux, va aux familles des victimes, ainsi qu’à tout un peuple qui, après avoir vu tomber certains des représentants les plus courageux de la gauche tunisienne, paie de nouveau le prix de l’obscurantisme.

Partout, l’action du jihadisme totalitaire vise à faire régner la terreur, à détruire les aspirations des populations à la liberté et leur volonté de vivre libres dans des sociétés dont tous les citoyens soient égaux, quelles que soient leur origine, leur religion, leur conviction philosophique.

Les discours haineux de Madame Le Pen, qui dominent jusqu’à la nausée la présente campagne des élections départementales, trouvent ici leur plus cinglant démenti : le terrorisme vise tout autant les peuples de culture musulmane que les autres. Ce sont la démocratie, la liberté de conscience, les principes d’un vivre-ensemble garantis par la laïcité de l’État qu’ils entendent éradiquer par leur violence déchaînée.

Le peuple tunisien, dont le soulèvement contre une dictature infâme avait donné le signal des révolutions démocratiques dans le monde arabe, a plus d’une fois démontré son refus de céder aux entreprises de l’intégrisme religieux. Il a fait tomber ceux qui voulaient hier lui imposer une variante de la Charia. C’est pour cette raison que le jihadisme vient de le frapper une nouvelle fois.

Partout dans le monde, les démocrates doivent se dresser à ses côtés. Et signifier aux grandes puissances, dont l’action à courte vue et les expéditions militaires ont porté le chaos dans l’ensemble du monde arabo-musulman, qu’il est grand temps de travailler avec les peuples et leurs forces démocratiques à un nouvel ordre de paix, de démocratie et de développement.

Les assassinats de janvier dernier en Île-de-France avaient été suivis d’immenses marches républicaines partout en France. Elles avaient vu notre pays être porté par un formidable élan de solidarité planétaire. Tout ce que la Tunisie compte d’hommes et de femmes de progrès avait tenu à dire ”« Je suis Charlie »”.

Le combat pour la liberté, l’égalité, la fraternité ne connaît pas de frontières. Nous avons le devoir de ne pas laisser nos sœurs et nos frères de Tunisie seuls dans l’épreuve qui les frappe. Aussi, devons-nous répondre très nombreux à l’appel des manifestations et rassemblements qui, dans les jours prochains, seront organisés pour les soutenir.

Christian_Picquet

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