La fragilité du macronisme ? Son rapport à l’identité républicaine de la France
Comme si un petit souffle d’effroi était venu refroidir leurs ardeurs, en un temps où tout leur paraissait acquis… Comme s’ils n’avaient pas imaginé que leur champion pût, en trois mois de mandat seulement, dépasser en impopularité son prédécesseur à la même époque de l’été 2012, pour rejoindre les abysses atteints par Jacques Chirac en 1995… Les porte-parole de La République en marche ont, manifestement, toutes les peines du monde à expliquer pourquoi Emmanuel Macron ne dispose plus du soutien que de 36% de l’opinion. L’enfermement dans la bulle hermétique du pouvoir, la coupure avec le pays réellement existant, dont ils ne comprennent d’évidence pas grand-chose, n’apparaît donc pas la caractéristique des seuls représentants du « vieux » monde politique dont ils se voulaient la relève « moderne ».
En réalité, ces hommes et ces femmes, dont la tendance à se comporter en nouveaux petits marquis de la cour macronienne saute aux yeux, ont simplement ignoré qu’ils ne l’ont pas emporté grâce à l’élan qu’aurait suscité leur programme, mais par suite d’un concours de circonstances : sans que le danger d’une arrivée aux affaires de Madame Le Pen n’eût été aussi prégnant, sans que les partis d’alternance ne se fussent littéralement disqualifiés, sans que la gauche ne se fût montrée si incapable de répondre aux attentes du plus grand nombre, nul doute que l’issue des deux séquences électorales du printemps eût été différente. Et, surtout, ils se sont trompés sur les ressorts de la crise française, voulant se persuader qu’elle exigeait de coller de toute urgence aux exigences du monde des affaires, alors qu’elle réfractait la mise en cause incessante, depuis des lustres, de l’identité républicaine à laquelle le pays demeure indéfectiblement attaché.
Observons ce qu’a fait Monsieur Macron, dès qu’il a obtenu une majorité absolue au Palais-Bourbon. Il a relancé la machine austéritaire, quitte à creuser des inégalités devenues, à la longue, insupportables aux citoyens. Il a consciencieusement poursuivi la destruction, engagée sous François Hollande, de l’ordre public social à travers des piliers centraux du code du travail. Il s’est attaqué à ce qui fonde la relation des Français entre eux, à savoir leur constitution en une République « une et indivisible ». Il a commencé à dessiner une architecture institutionnelle visant à s’affranchir de tout contre-pouvoir, pour placer notre Hexagone entre les mains d’une petite aristocratie de l’ombre, au seul service des marchés. Il a, en s’affrontant brutalement à la haute hiérarchie militaire, révélé la supercherie de sa posture de campagne sur le retour à la grandeur française. Alors que vient de s’achever la session extraordinaire du Parlement, et à presque cent jours de son entrée en fonction, un premier bilan se révèle fort parlant…
L’AUSTÉRITÉ, AU PRIX DE L’INÉGALITÉ
La mise en scène ayant accompagné la publication du rapport de la Cour des comptes sur la situation des finances publiques ne poursuivait, outre les gages que l’on entendait donner à Bruxelles et Berlin quant au respect scrupuleux de la discipline dictée par le traité budgétaire européen, qu’un véritable objectif : signifier au peuple que le temps des sacrifices était venu. Pour une partie de la population seulement, puisque les mesures annoncées dans le projet présidentiel en faveur des plus favorisés ne furent à aucun moment menacées. C’est d’ailleurs pour cette raison que la suppression des 228 euros par an que rapportait l’aide personnalisée au logement à 50 000 de nos concitoyens, souleva une telle réprobation. Alors que l’on persistait, dans le même temps, à alléger considérablement l’impôt sur les sociétés, et même à supprimer carrément l’imposition sur la fortune des actionnaires, la mesquinerie de cette disposition, ciblant les plus fragiles, avait en effet de quoi révolter. Surtout qu’elle permet à l’État de n’espérer qu’une économie de onze millions sur une ligne budgétaire globale de dix-huit milliards… Il paraît, nous disent les communicants, que le locataire de l’Élysée aurait ensuite considéré que cette décision constituait une ânerie, ce qui n’efface toutefois pas la logique de classe à laquelle elle a, très symboliquement, obéi.
Il se trouve que l’histoire de cette nation a, d’emblée, fait reposer sa construction républicaine sur un principe cardinal : la puissance publique, détentrice de l’intérêt général, doit défendre celles et ceux qui s’avèrent dans le besoin. Depuis 1946, le préambule de la Constitution va jusqu’à préciser que la République n’est pas seulement démocratique ou laïque, mais également sociale. Qu’importe que ce texte ait été si souvent démenti par les actes des gouvernants, l’opinion retient aujourd’hui de celui ayant pour tâche première de le faire respecter qu’il l’a délibérément bafoué.
DÉMOLITION SOCIALE EN RÈGLE
Dans la foulée, l’exécutif a voulu théâtraliser l’engagement de la procédure des ordonnances pour démanteler des dispositifs essentiels du droit du travail. Personne ne fait même l’effort, parmi les élites, de défendre l’efficacité de cette entreprise de démolition pour relancer l’emploi. Tous les économistes un tant soit peu sérieux s’accordent plutôt pour considérer que ce ne sont pas les règles juridiques encadrant les licenciements qui empêchent le patronat d’embaucher, mais une conjoncture incertaine, les effets de la remontée inévitable des taux d’intérêt sur une activité mondiale déjà molle, des carnets de commandes insuffisamment remplis, sans parler de cette dynamique prédatrice qu’engendre la financiarisation extrême de l’économie.
Les dispositions annoncées par la loi d’habilitation votée par le Parlement (et que les députés de La République en marche ont encore aggravées, afin de faire droit à une série d’amendements de la droite sénatoriale), n’obéissent en fait qu’à un but : signifier aux chefs d’entreprise qu’ils n’auront dorénavant plus à ”« s’embêter »” (pour reprendre l’élégante formule de Madame Pénicaud) avec un ensemble de protections collectives conquises de très longue date par le monde du travail.
Quel autre sens peuvent, en effet, revêtir des mesures telles que le plafonnement des dédommagements prud’homaux en cas de licenciement abusif ? La fusion des instances représentatives des personnels (aboutissant notamment à supprimer les comités hygiène-sécurité, et à permettre aux employeurs de pouvoir passer outre une position majoritaire des syndicats en organisant un référendum d’entreprise) ? L’inversion aggravée de la hiérarchie des normes afin de privilégier les accords d’entreprises ? La révision du périmètre des licenciements économiques (en refusant de prendre en compte l’activité des groupes multinationaux hors de nos frontières) ? La remise en question du « compte pénibilité » (l’une des rares concessions faites aux salariés par la loi El Khomri) ? La possibilité pour les branches de fixer les règles applicables aux contrats à durée déterminée ?
Cette mécanique de déréglementation aboutit, sans que les commentateurs y aient seulement pris garde, à dynamiter une très large part de l’héritage du Front populaire et du Conseil national de la Résistance. Les prescriptions applicables à la négociation des conventions collectives, la primauté revenant à la loi toujours décrétée supérieure aux accords d’entreprise ou de branche, l’extension du droit syndical sur les lieux de travail depuis quelques décennies vont être biffées d’un trait de plume. Demain, la ministre du Travail, dont on sait à présent qu’elle est passée championne dans l’art de spéculer sur les licenciements avec ses stock-options (entre 2012 et 2014, la dame aurait gagné presque cinq millions d’euros alors qu’elle exerçait ses talents de DRH chez Danone), entend s’attaquer à notre système de retraite et à la Sécurité sociale. Va, pour le dire autrement, être abattu un édifice conçu pour effacer, à la Libération, la trace de cette période de réaction sociale qu’avait été Vichy, et pour reconstruire une République en phase avec les aspirations portées par le combat contre l’occupant nazi.
UNE SINGULIÈRE CONCEPTION DE L’ÉTAT…
Pour bien marquer les esprits dès les premières semaines de son règne, le nouveau Prince élyséen a, en outre, voulu s’atteler à un chantier devant lequel les présidents antérieurs avaient, en fin de compte, modéré leurs ardeurs. Devant la Conférence des territoires, organisée au Sénat le 17 juillet, au milieu de propos destinés à rassurer son assistance à propos de futures baisses des dotations d’État, il avait invité les collectivités à se concevoir dans le cadre nouveau d’un ”« pacte girondin »”.
Une manière polie, en un temps où il est de bon ton de pourfendre le jacobinisme pour son prétendu centralisme autoritaire, de pousser au creusement de ces inégalités territoriales qui ont pourtant, déjà, vu reléguer les zones les moins « compétitives », tandis que ressources et activités se polarisaient sans cesse autour des Régions et des métropoles. Au prix, faut-il le rappeler, de ces taux d’abstention records que l’on connaît dans les quartiers populaires comme dans les secteurs ruraux ou péri-urbains du pays, et de l’influence grandissante qu’y enregistre le Front national.
Comme s’il avait d’ailleurs voulu signifier que l’heure du chacun pour soi n’allait pas tarder à sonner, le chef de l’État signa, à la fin du mois dernier, un décret retranchant, pour cette année, 300 millions aux apports de l’État aux collectivités, austérité oblige. Des élus de tout bord se sont émus de ce parjure, le locataire élyséen s’étant quelques jours auparavant, très solennellement, engagé à ne pas toucher ces crédits… mais en 2018. Certes, c’est un marqueur non négligeable des pratiques de ce régime que de le voir systématiquement renier ses promesses à peine tenues. Mais là n’est pas, à mon sens, l’essentiel.
C’est un dessein fondamental qui s’affirme ici, consistant à mettre à mort la conception d’un État garantissant la péréquation entre ses divers composants, en fonction de leurs moyens et besoins, dans le but d’assurer l’unité de la nation. De Jacques Chirac à François Hollande, en passant par Nicolas Sarkozy (sans d’ailleurs négliger le rôle initiateur, en la matière, d’un François Mitterrand avant eux), tous ceux qui se sont précédemment installés dans le fauteuil d’Emmanuel Macron manifestèrent les mêmes velléités. En dissimulant l’intention poursuivie derrière de vibrants appels à une « décentralisation », c’est bien un legs de la Grande Révolution qui se trouve visé, à savoir l’existence de cette République unitaire que le capital, et avec lui l’Union européenne, ont toujours perçu comme un obstacle à la mise en concurrence de tout ce qui pouvait l’être.
Le président peut toujours promettre, la main sur le cœur, qu’il veut créer une ”« Agence nationale de la cohésion des territoires »” ou lutter contre la tendance à faire des ”« territoires ruraux »” une ”« variable d’ajustement »”, son discours du 17 juillet dessine un authentique bouleversement institutionnel, évoquant même une possible révision de la Loi fondamentale. La volonté de ”« revisiter plusieurs politiques publiques pour y injecter davantage de libertés »” ; l’encouragement à trouver des ”« leviers d’autonomie »” pour absorber les treize milliards d’économies qui seront exigés des collectivités d’ici 2022 ; l’ambition de parvenir à une” « gestion différenciée »” des fonctions publiques, selon qu’elles sont nationale ou territoriale ; l’accélération du transfert annoncé de la ”« compétence eau »” ou des transports scolaires à des ”« blocs communaux »” ; l’annonce que serait prochainement dévolues aux Régions de nouvelles aptitudes qui se trouveraient donc retirées à l’État (voire qu’il serait consenti à celles-ci un ”« droit réglementaire »”) : tout cela esquisse clairement une ligne de fracturation territoriale. Car c’est au détriment des communes et des départements que s’exercera ce processus, pour privilégier d’imposantes intercommunalités (dont on forcera, au besoin, la formation), les métropoles et des Régions que Messieurs Hollande et Valls avaient redécoupées pour les transformer en mastodontes concurrentiels.
Parce qu’il n’a plus à se soucier d’une droite désarticulée et de toute manière consentante à ces projets ultralibéraux, et parce que la gauche se trouve pour l’heure réduite au témoignage impuissant, le monarque s’est manifestement senti les coudées plus franches que ses prédécesseurs. Il a peut-être surestimé ses marges de manœuvre, car il est toujours risqué de jouer avec ce qui a fait l’histoire d’un peuple.
… ET DE LA DÉMOCRATIE
Au surplus, une contradiction est très vite apparue entre l’idéal décentralisateur proclamé à travers la référence au courant girondin de la Révolution française – lequel, il n’est jamais inutile de le rappeler, représentait une bourgeoisie effrayée de l’audace égalitaire portée par les sans-culottes et la paysannerie, au point de vouloir l’arrêter au plus vite – et l’extrême centralisation des pouvoirs à laquelle on assiste depuis le 7 mai. Jamais, y compris du temps du général de Gaulle, et même à l’occasion de l’hyper-présidentialisme sarkozyen, on ne vit, comme maintenant, tout remonter au Château, le gouvernement et la majorité parlementaire tenus à ce point en lisière, et la haute administration verrouiller les mécanismes de décision, tandis que les représentants des lobbies industriels et financiers s’installaient fermement dans les centres névralgiques des cabinets ministériels. Jamais on ne vit onze conseillers agir simultanément dans les cabinets du président et de son Premier ministre, le but étant évidemment d’assurer le contrôle du premier sur le second.
Pour cette raison, il ne suffit pas que le ”« maître des horloges »” se fît rare dans les médias pour n’avoir pas de comptes à rendre sur son action. Dès lors que les orientations qu’il met en œuvre ne disposent pas d’une majorité dans le pays, puisque de surcroît il a choisi un mode de gestion omnipotent des affaires du pays, c’est à lui que revient très naturellement la charge d’affronter en première ligne une colère populaire ne s’étant nullement apaisée par l’effet miraculeux de son élection. Comme il prétend faire passer à la hussarde son programme antisocial, s’affranchir pour ce faire des contraintes inhérentes aux délibérations du Parlement, faire adopter des lois très importantes en recourant à la ”« procédure accélérée »” (qui ne prévoit qu’une délibération de chaque Chambre sur les textes présentés par le gouvernement), on voit une juriste pourtant classée à droite, Anne Levade, en arriver à la conclusion que l’on ”« touche au cœur de la logique démocratique »” (”L’Express”, 19 juillet 2017). Et il suffit que l’inspiration qu’il recherche, on le sait, du côté de la ”« figure du roi »”, l’amène à vouloir offrir un statut officiel de « First Lady » à son épouse, pour qu’une pétition citoyenne recueille immédiatement le soutien de centaines de milliers d’opposants.
Là encore, ce président trop content de lui, et manifestement si confiant en son pouvoir de séduction, a négligé le fait que l’attachement du peuple aux principes de sa République s’est systématiquement traduit, dans le passé, par une résistance sourde aux comportements monarchiques de ceux qui s’étaient installés au sommet de nos institutions, fussent-ils régulièrement élus. Charles de Gaulle lui-même, qui bénéficiait d’un tout autre soutien populaire que l’actuel tenant du titre, n’échappa pas à la mise en cause du « pouvoir personnel », et cela déboucha sur la grande secousse de Mai 68, aux cris de ”« Dix ans, ça suffit ! »” Le retour de boomerang n’en est que plus violent.
DE LA SOUVERAINETÉ…
D’autant plus violent que, si la République n’a de sens que pleinement démocratique, elle est aussi, dans ce pays, indissociable du principe de souveraineté des citoyens, lequel est à son tour intrinsèquement lié à celui de souveraineté de la nation. De ce point de vue, l’autoritarisme « jupitérien » par lequel le chef d’état-major des armées a été conduit à la démission ne fut pas seulement à l’origine d’un choc des plus symboliques dans l’opinion.
Que l’on approuve ou non les engagements présents de nos troupes en Afrique ou en Syrie (pour ma part, j’ai toujours considéré qu’il était légitime que la France se porte au secours de populations mises en grand danger par la barbarie jihadiste, quoiqu’il ait été condamnable que cela ne s’adosse à aucune démarche politique et diplomatique propre à ramener la paix et le développement dans des régions que la globalisation a plongé dans la tourmente), il est inconcevable de ne pas leur donner les moyens d’accomplir leurs missions. Il est tout aussi invraisemblable de les solliciter pour protéger l’Hexagone des menées terroristes, tout en cherchant à réduire la charge financière de leur action.
À moins, et il est possible qu’un grand nombre de Français l’ait compris ainsi, que la baisse de 850 millions du budget de la Défense ait un soubassement idéologique se confondant, pour l’occasion, avec les vues très technocratiques de l’administration de Bercy. Je veux parler du renoncement ”de facto” à une souveraineté militaire décrétée trop onéreuse, pour mieux s’inscrire dans le dispositif de l’Otan, que l’on masque, pour rendre cette soumission présentable, derrière l’objectif d’une défense européenne. Un objectif qui apparaît, dans les circonstances présentes et au vu de la politique de l’Allemagne (partenaire sans lequel on ne voit pas très bien quel dispositif militaire continental pourrait être imaginé), bien plus évanescent que l’acte très concret que vient de représenter l’accueil triomphal réservé à Donald Trump, lors des festivités du 14 Juillet.
On me dira que le successeur de François Hollande se sera, au moins, montré à la hauteur de que l’on attendait de lui en deux occasions, et on aura raison. Il est exact qu’en reconnaissant sans faux-fuyants, le 16 juillet, sur les lieux où s’élevait jadis le Vel-d’Hiv, la responsabilité de la haute administration et de fonctionnaires ou policiers français dans la rafle de milliers de Juifs, le premier personnage de l’État a confirmé ce que Jacques Chirac avait établi avant lui : l’antisémitisme est aussi une affaire hexagonale et, quoique la République ait été abolie en cette période noire, l’entreprise génocidaire du III° Reich reçut un important renfort de la part de Français. Il est tout aussi réel que la nationalisation des chantiers navals de Saint-Nazaire, fusse à titre temporaire, a tranché avec le laisser-faire des derniers quinquennats, aboutissant à de terribles désastres industriels – Péchiney, Florange, Alstom, et combien d’autres ? –, affaiblissant notre puissance économique et faisant disparaître des milliers d’emplois. Cela n’exonère néanmoins pas l’élu du 7 mai de son consentement aux règles impitoyables de la globalisation financière, lequel se traduit entre autres par l’inexistence de tout projet industriel dans son programme.
Emmanuel Macron avait bâti son discours de campagne autour du thème de la ”« réussite »”. ”« Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires »”, était-il allé jusqu’à clamer. Déjà sceptique, notre peuple n’a pas tardé à vérifier que le système se reproduisait, en aggravant toujours davantage ses injustices. Comme, par ailleurs, le juvénile personnage imagine la France comme une start-up, à la tête de laquelle il aurait été porté, avec un gouvernement se comportant en vulgaire conseil d’administration, et des députés auxquels on ne demande rien d’autre que de faire valoir un ”curriculum vitae”, il était inévitable que le divorce intervînt bien plus vite qu’imaginé.
Loin de la révolution politique annoncée à cor et à cri, c’est à une contre-révolution sociale et démocratique que nous sommes confrontés. Cela n’induit pas que la rue puisse parler, avec la force nécessaire, dans des délais très rapides, tant le champ d’une alternative progressiste crédible se révèle désespérément vide. Il n’en va pas moins nous falloir prendre date sans tarder. Dès le 12 septembre, avec les organisations syndicales, contre la casse du code du travail…